Vaccins anti-covid: la France à la recherche de 25.000 volontaires
L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a lancé, jeudi, une plateforme pour recruter quelque 25.000 volontaires français afin de mener des essais de « grande ampleur » sur des vaccins anti-Covid.
Ces essais cliniques serviront à démontrer la « capacité à protéger de l’infection » d’une trentaine de candidats vaccins qui sont au stade des évaluations cliniques dont certains en phase 3, souligne l’Inserm dans un communiqué.
Élaboré avec le soutien de Santé publique France et de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le site « www.covireivac.fr » vise à apporter l’information la plus précise possible sur le développement des vaccins pour éclairer la décision des volontaires potentiels, explique-t-on.
Pilotée par l’Inserm, Covireivac fédère 24 centres d’investigation clinique au sein de CHU partout en France, en lien étroit avec le Collège national des généralistes enseignants, note-t-on, ajoutant que le volet opérationnel clinique des différents CHU fait l’objet d’une coordination prise en charge par l’AP-HP.
Actuellement, deux essais cliniques portant sur des vaccins sont en cours en France: un essai de phase 1 pour un vaccin développé par l’Institut Pasteur en collaboration avec la CEPI, Themis et MSD a débuté à l’hôpital Cochin (AP-HP) à Paris chez des sujets en bonne santé, ainsi qu’un essai sur la contribution du vaccin BCG au renforcement de l’immunité générale et à la protection contre la Covid-19 chez les personnels de santé, coordonné par l’AP-HP, précise l’institut.
Les essais cliniques de grande ampleur envisagés en France sont de deux types. D’une part, des essais de phase 2, visant à étudier finement la capacité des vaccins à produire une réponse immunitaire (immunogénicité) sur des personnes âgées, dont le système immunitaire est généralement affaibli alors même qu’elles sont les plus à risque de développer des formes graves de la maladie.
D’autre part, des essais de phase 3 pour étudier l’efficacité et la sécurité à grande échelle des candidats vaccins prometteurs, en fonction de l’intensité de la circulation du virus en France dans les prochains mois, sont également prévus, rappelle le communiqué, ajoutant que ces essais cliniques pourraient démarrer entre octobre et la fin de l’année, selon l’évolution de l’épidémie et des discussions en cours avec les industriels.
Outre le suivi et la surveillance des volontaires pendant les essais, un dispositif spécifique de surveillance des participants sera mis en place par la plateforme à la fin des essais, en lien avec les médecins généralistes et l’ANSM. Cette surveillance permettra ainsi de suivre la sécurité des vaccins à long terme.
La France enregistre depuis plusieurs semaines une augmentation inquiétante des contaminations au nouveau coronavirus tout particulièrement parmi les jeunes, alors que les autorités et les médecins appellent à redoubler de vigilance et au respect stricts des mesures préventives afin d’éviter une deuxième vague.
S.L. (avec MAP)