Charlie Hebdo: le procès des attentats de 2015 s’est ouvert
Cinq ans après les attaques terroristes qui avaient frappé la France en janvier 2015 et coûté la vie à 17 personnes, un procès hors norme s’ouvre mercredi à Paris sous haute surveillance.
Du 7 au 9 janvier 2015, des attaques coordonnées avaient visé le journal satirique Charlie Hebdo, des policiers, ainsi qu’un magasin Cacher à Paris. Elles avaient crée l’émoi en France et suscité une vague de condamnation et de solidarité internationale.
Un dispositif sécuritaire et sanitaire d’ampleur a été mis en place pour ce procès dont la tenue a été retardée de cinq mois en raison de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Coronavirus. Sur les quatorze suspects poursuivis dans cette affaire, onze seront présents, les trois autres étant en fuite ou peut-être décédés en zone irako-syrienne, d’après les médias du pays. Ils sont poursuivis notamment pour « complicité » de crimes terroristes, « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et « financement du terrorisme ».
Contrairement aux autres procès d’assises, l’audience ne se déroulera pas dans l’historique Palais de justice de l’île de la Cité, mais dans le nouveau tribunal judiciaire, près de la porte de Clichy, et ce pour des raisons de logistique.
Par ailleurs, le procès sera entièrement filmé, une première en matière de terrorisme. Le parquet national antiterroriste en avait fait la demande en juin dernier en vertu de l’intérêt de ces audiences « pour la constitution d’archives historiques de la justice ». Outre la salle principale, dédiée aux audiences, quatre pièces seront dévolues aux retransmissions du procès et seront accessibles aux parties civiles, aux avocats et à la presse. Le public, en nombre limité, pourra également avoir accès à la retransmission dans l’auditorium du tribunal judiciaire spécialement réservé à cet effet.
Ce procès doit, selon le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard, permettre « d’approcher la vérité ». Il s’agit d’un « procès pour l’histoire compte tenu du retentissement » de ces crimes, a-t-il souligné lundi sur France Info.
Le délibéré devrait être rendu le 10 novembre.
S.L. (avec MAP)