France: voici la stratégie pour contrer une 2ème vague du covid-19
Alors que de plus en plus de voix alertent sur la possibilité d’une deuxième vague de l’épidémie de Coronavirus en France l’automne prochain, le gouvernement a détaillé jeudi sa stratégie pour y faire face.
Dans une note publiée lundi, le conseil scientifique instance chargée de conseiller l’exécutif français sur tout ce qui a trait à la pandémie de Covid-19, a estimé qu’une forte recrudescence de la pandémie est « extrêmement probable » à l’automne.
«Aujourd’hui, des experts disent qu’il n’y aura plus de vague épidémique. D’autres, plus nombreux, considèrent qu’il y a un risque non négligeable d’une deuxième vague. Certains la voient à l’automne, d’autres dans un ou deux ans, voire en 2024. D’autres considèrent que le virus va peut-être circuler à bas bruit pendant des années, mais sans faire de nouvelles vagues. Nous devons préparer le pays à toutes ces hypothèses », a affirmé, dans un entretien au journal Le Monde, le ministre français de la Santé, qui a indiqué que la France n’a pas encore fini avec l’épidémie de Covid-19.
Certes, « le pic de mars-avril est derrière nous mais nous n’en avons pas terminé avec le virus. Il faut éviter les grands rassemblements et les comportements à risque », a-t-il préconisé.
Détaillant la stratégie du gouvernement pour faire face à une éventuelle deuxième vague de l’épidémie, le ministre a indiqué que les autorités sanitaires continueront à « traquer » le virus en continuant d’effectuer des tests.
« Cette semaine encore, environ 250 000 tests ont été réalisés, environ 99 % d’entre eux sont négatifs, ce qui montre qu’on cherche large. Nous organisons des dépistages systématiques, des « barnums », dans les communes où le virus circule même de façon minime », a-t-il dit.
Le ministre de la santé a également annoncé le lancement d’une campagne de très grande ampleur qui s’adresse à tous les habitants, dans certains territoires. « Près de 1,3 million de personnes vivant dans trente communes d’Ile-de-France vont ainsi recevoir des « bons » de l’Assurance-maladie leur proposant d’aller faire un test virologique dans n’importe quel laboratoire public ou privé, même s’ils n’ont pas de symptômes. L’objectif est d’identifier les éventuels clusters dormants, c’est-à-dire des foyers invisibles de personnes asymptomatiques. Il s’agit également de regarder s’il y a des différences entre les territoires sur la circulation et l’impact du virus », a-t-il indiqué.
Quant au deuxième axe de la stratégie du gouvernement, il porte sur la capacité du système de santé français à encaisser une deuxième vague. Il porte sur la consolidation du stock national de médicaments de réanimation et l’augmentation de la capacité en lits de réanimation qui va passer à 12.000 lits dans les hôpitaux.
Interrogé si la France pourrait envisager de reconfiner à nouveau certaines régions, le ministre a affirmé que « nous mettons tout en œuvre pour éviter de devoir un jour reconfiner un territoire. C’est la dernière des solutions que nous envisageons. Mais, si la situation sanitaire le nécessite dans certains territoires, nous n’hésiterons pas ».
« S’agissant d’un reconfinement complet, en sortant de l’état d’urgence sanitaire en juillet, nous perdons, et nous assumons, les moyens législatifs d’organiser une reconfinement complet au profit de mesures plus ciblées. Et si nous devions avoir malgré tout des décisions difficiles à prendre, il faudrait de nouveau décréter l’état d’urgence sanitaire », a-t-il ajouté.
S.L. (avec MAP)