Covid-19 en Espagne: le gouvernement envisage de prolonger l’état d’alerte
Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé, samedi, que son exécutif envisage de prolonger l’état d’alerte d’un mois supplémentaire, soit jusqu’à la fin du processus de déconfinement, afin de poursuivre la lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19).
Lors de sa comparution au Palais de La Moncloa, M. Sanchez a souligné que le conseil des ministres adoptera mardi prochain la demande de prolongation de l’état d’alerte d’un mois supplémentaire, et sollicitera de nouveau le lendemain l’autorisation du Congrès des députés (Chambre basse du Parlement) pour appliquer, pour la cinquième fois, cette mesure, ajoutant « j’espère que ce sera la dernière » reconduction.
« La voie que nous suivons est la seule possible », a lancé le chef de l’exécutif, assurant que « tous les droits et libertés restent intacts » en cette période de déconfinement progressif, qui durera jusqu’à fin juin.
Sanchez a, à cet égard, souligné la nécessité de parvenir à « un grand consensus » pour adopter cette nouvelle prolongation, notant que l’état d’alerte est toujours « nécessaire » pour renforcer la lutte contre la pandémie.
Il a, dans ce cadre, mis en avant les progrès réalisés pendant cette période de confinement, notant que le taux de reproduction du virus est passé de 35% le 14 mars à 0,24% ce samedi, à la faveur du « sacrifice » et de la discipline sociale des Espagnols.
« Les faits ont montré que l’on ne pouvait pas faire confiance à l’immunité communautaire », a-t-il dit, soulignant la nécessité de limiter la mobilité et les contacts sociaux, et de faire preuve de davantage de prudence, pour contenir la propagation du virus.
Le chef de l’exécutif a, par ailleurs, précisé que le ministre de la Santé, Salvador Illa, sera le seul responsable de la gestion de la pandémie en cette période de « désescalade institutionnelle », dans le cadre d’un système de coordination avec les communautés autonomes.
« Il n’y a pas de contradiction entre les priorités économiques et sanitaires, car le seul moyen de relancer l’économie est de vaincre la pandémie », a-t-il conclu.
L’Espagne est entrée le 14 mai dans son troisième mois de confinement prévu jusqu’au 24 mai.
Après avoir autorisé les promenades des enfants depuis le 26 avril, puis les sorties des adultes notamment pour faire du sport ou se promener le week-end dernier, le gouvernement a lancé le 4 mai la « phase zéro » du plan de déconfinement qui doit s’étaler jusqu’à fin juin, en fonction de l’évolution de la pandémie de Covid-19 dans le pays.
Onze communautés autonomes espagnoles sont passées depuis le début de cette semaine à la 1ère phase du déconfinement, tandis que cinq autres l’ont fait partiellement.
Les régions de Valence, d’Andalousie et de la Castille-La Manche, ainsi que 42 zones sanitaires de la région de Castille et Léon, pourront elles entrer à partir de lundi prochain dans la première phase du déconfinement progressif, tandis que la communauté de Madrid, la plus touchée du pays, tout comme Barcelone et certaines zones de Castille et León, en ont été exclues.
Selon le dernier bilan donné ce samedi par le ministère de la Santé, l’Espagne compte 230.698 cas confirmés au Covid-19, dont 27.563 décès et 144.446 patients rétablis.
S.L. (avec MAP)