Laetitia Nadji, une youtubeuse française qui a interviewé en direct, jeudi dernier, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s’est plainte d’avoir reçu des pressions de YouTube pour poser des questions « plus lisses ».
Dans une vidéo qui compte deux millions de vues depuis dimanche, elle accuse la plateforme de l’avoir »menacée pour plaire au président de la Commission ». Choisie par YouTube (filiale de Google) pour interroger Juncker dans le cadre d’une opération de communication, la Française, après avoir consulté ses 60 000 abonnés, avait préparé des questions délicates, notamment sur la politique fiscale du Luxembourg. Un choix qui avait inquiété YouTube: dans sa vidéo, Laetitia Nadji montre, en caméra cachée, comment un salarié de YouTube a tenté de la dissuader juste avant l’interview.
« C’est déjà une question hyper difficile à répondre (sic) pour Juncker, tu parles du lobby des sociétés. Tu ne vas pas non plus te mettre à dos la Commission européenne et YouTube, et tous les gens croient en toi. Enfin, sauf si tu comptes pas faire long feu sur Youtube », lui dit-il. Cette discussion n’avait pas empêché Laetitia Nadji de poser à Juncker toutes les questions prévues. Après cet épisode, à sa grande surprise, YouTube lui a proposé un contrat d’ambassadrice, qu’elle a refusé. La plateforme a par ailleurs réfuté toute censure, se contentant de regretter « une phrase malheureuse » pouvant ressembler à un avertissement. La Commission européenne a, de son côté, indiqué n’avoir été informée d’aucune question à l’avance. « M. Juncker n’a nul besoin ni demande que quiconque adoucisse les questions pour lui », a déclaré un porte-parole. (avec AFP)
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