Monde

Mufti d’Arabie saoudite: « les Iraniens ne sont pas des Musulmans »

La tension ne cesse de monter entre les deux pays à l’approche du pèlerinage à La Mecque. Les Iraniens n’ont pas eu le droit d’y participer cette année.

Le grand mufti d’Arabie saoudite estime que les Iraniens « ne sont pas des Musulmans », dans une déclaration à un quotidien saoudien publiée mardi 6 septembre. Le leader religieux répond ainsi à la diatribe prononcée la veille par le numéro un iranien Ali Khamenei contre les dirigeants saoudiens au sujet du pèlerinage.

« Nous devons comprendre que ceux-là ne sont pas des Musulmans. […] Leur hostilité envers les musulmans est ancienne, plus particulièrement envers les sunnites », a ainsi assuré le cheikh Abdel Aziz ben al-Cheikh à Makkah, un quotidien proche des autorités, après avoir été interrogé sur les violentes critiques de l’ayatollah Khamenei. Ce dernier a exhorté lundi les Musulmans à reconsidérer la gestion par Riyad des lieux saints à La Mecque et Médine, sinon, a-t-il dit « le monde musulman sera confronté à des problèmes plus grands ».

Cette guerre des mots, peu avant le début samedi du pèlerinage annuel de La Mecque, témoigne de la forte tension entre l’Arabie saoudite, chef de file de l’islam sunnite, et l’Iran, son rival régional chiite. Les Iraniens sont privés cette année du pèlerinage, pour la première fois depuis presque trois décennies.

Rappelons que l’an dernier, une bousculade à La Mecque a fait près de 2 300 morts parmi les pèlerins, dont 464 Iraniens. Téhéran avait ensuite accusé les autorités saoudiennes d’« incompétence » dans l’organisation du hadj.

Pour l’Arabie saoudite, les conditions qu’a posées l’Iran pour la participation de ses ressortissants sont « inacceptables », notamment celle d’organiser des manifestations. La République islamique d’Iran fait des « efforts pour politiser le hadj et le transformer en une occasion de violer les enseignements de l’Islam, en scandant des slogans et en perturbant la sécurité des pèlerins », a affirmé lundi soir le prince héritier saoudien Mohammed ben Nayef.

Les relations entre les deux pays se sont encore tendues en janvier lorsque l’Arabie saoudite a rompu ses liens avec l’Iran après l’attaque de son ambassade à Téhéran par des manifestants protestant contre l’exécution du cheikh Nimr, une figure de la contestation chiite contre le régime saoudien sunnite.

(avec AFP)


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