Monde

L’ami du Maroc, Ali Bongo, a été réélu au Gabon

La commission électorale gabonaise a validé mercredi la réélection pour un deuxième septennat d’Ali Bongo Ondimba devant l’opposant Jean Ping, après des heures d’atermoiement face aux soupçons de fraude et aux craintes de violences post-électorales.

Le ministre de l’Intérieur est désormais le seul habilité à proclamer légalement à la télévision les résultats officiels provisoires du scrutin à un tour de samedi.

Les membres de la Commission (Cénap) se sont prononcés à bulletin secret sur des procès-verbaux contestés par l’opposition.

« L’opposition s’est abstenue », a précisé l’un de ses délégués, dénonçant un « passage en force ».

Les délégués de M. Ping contestent les résultats dans une des neuf provinces du pays, le Haut-Ogooué, fief de l’ethnie Téké des Bongo.

M. Bongo obtiendrait dans cette province 95,46% des suffrages, avec une participation de 99,93% pour 71.714 inscrits, d’après le procès-verbal qui devait servir de base au débat et auquel l’AFP a eu accès en début de réunion.

Ce score permettrait au président sortant de remporter la victoire avec 49,80% au niveau national, contre 48,23% pour son rival, avec un taux de participation de 59,46%, toujours selon ces documents provisoires.

Ce qui représente une différence de 5.594 voix en faveur de M. Bongo sur 627.805 électeurs inscrits pour l’élection qui s’est déroulée dans le calme.

« M. Jean Ping réaffirme vigoureusement, en accord avec l’Union européenne et les Etats-Unis, que le recomptage bureau par bureau, devient le seul moyen de garantir désormais la loyauté du scrutin », ont indiqué dans un communiqué son chargé de communication au Gabon, Jean-Gasaprd Ntoutoume Ayi, et son avocat à Paris, Me Eric Moutet.

Face aux craintes de troubles devant un tel résultat, les pressions s’étaient multipliées dans les heures qui ont précédé le vote de la Commission électorale pour reprendre les résultats bureau de vote par bureau de vote.

Fait unique dans l’histoire politique de ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale, le secrétaire général du Parti démocratique du Gabon (PDG), le parti au pouvoir depuis des décennies, a pris ses distances avec le président et fils de son prédécesseur, Omar Bongo, 41 ans de règne.

Le secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi, numéro deux du parti derrière M. Bongo, a encouragé la commission « à prendre toutes les dispositions idoines afin de publier des résultats fondamentalement crédibles ».

Les pressions sont aussi venues de la France, l’ex-puissance coloniale, et de l’Union européenne (UE).

Mercredi matin, les habitants sont sortis, à pied le plus souvent, faute de taxis généralement très nombreux. Mais dès le milieu d’après-midi le centre-ville s’est vidé.

Les Gabonais se souviennent des troubles post-électoraux de 2009 dans la capitale économique Port-Gentil (morts, pillages, consulat de France incendié…).

Ex-baron du régime du président Omar Bongo, opposant tardif après l’élection de son fils Ali en 2009, Jean Ping, 73 ans, prétend renverser la famille au pouvoir depuis 1967.

Ali Bongo, 57 ans, a défendu son bilan avec des « investissements sans précédent » et la diversification de l’économie, en promettant « l’égalité des chances » et de faire mieux pour le logement.

(avec AFP)


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