Incroyable rebondissement dans l’affaire de Tariq Ramadan
Mounia Rabbouj, dite «Marie», est la troisième plaignante dans l’affaire de l’islamologue Tariq Ramadan, poursuivi en justice pour viol. La femme, âgée de 46 ans et d’origine marocaine, est la première plaignante à avoir fourni une preuve matérielle aux enquêteurs : une robe noire tâchée du sperme du professeur d’Oxford. Cet élément a d’ailleurs poussé Tariq Ramadan à reconnaître des relations extra-conjugales.
Aujourd’hui, Mounia semble vouloir changer de discours et revenir sur ses accusations. Dans une interview accordée à GQ France, la plaignante a assuré qu’elle ne voulait pas porter plainte pour viol contre le théologien mais souhaitait dénoncer ses violences contre elle. Elle est même prête, selon elle, à lui accorder son pardon s’il accepte de lui présenter des excuses après les sévices qu’il lui a fait subir. Mounia a également accusé son ancien avocat, Francis Szpiner, de l’avoir instrumentalisée.
“Je ne portais pas à la base plainte pour viol, et lui l’a transformé en viols. Moi, je voulais dénoncer des faits, lui, il voulait détruire un homme. Ce n’était pas ma démarche. J’ai dit à Maître Szpiner que je voulais dénoncer les violences que Tariq Ramadan m’a fait subir, mais petit à petit, après des heures dans son bureau, c’est devenu une plainte pour viol. Dès ma première audition chez la juge, je me suis sentie mal à l’aise, ce n’était pas mes mots”, a-t-elle confié.
Et d’ajouter : «J’aimerais être confrontée à Tariq Ramadan. S’il s’excusait, je pourrais retirer ma plainte. Je veux qu’il admette qu’il m’a humiliée, que c’étaient ses jeux, pas les miens».
Aujourd’hui, Mounia Rabbouj précise «qu’elle aspire à ce que tout cela s’arrête», soulignant qu’elle vient de se fiancer et «qu’elle veut passer à autre chose».
Par ailleurs, le nouvel avocat de la plaignante, Jérôme Goudard, a indiqué que depuis qu’elle est entrée dans l’affaire Ramadan, sa vie est devenu un enfer. «J’ai récupéré une femme en morceaux», a-t-il regretté.
Depuis le 2 février 2018, Tariq Ramadan est poursuivi en justice pour deux viols, dont un sur une personne vulnérable. Remis en liberté conditionnelle après plus de neuf mois d’emprisonnement, l’islamologue Tariq Ramadan, avait clamé son innocence.
Ramadan a été remis en liberté vendredi 16 novembre, après avoir versé une caution de 300.000 euros. Il lui est interdit de quitter le territoire français. Il s’est vu confisquer son passeport suisse, et ne peut entrer en contact avec les plaignantes et quelques témoins. Le Suisse de 56 ans devra également pointer une fois par semaine au commissariat le plus proche de son domicile.
N.M.