Les Marocaines souffrent de harcèlement et une chanteuse ose glorifier la bastonnade!
Il est de notoriété publique qu’il ne fait bon être de sexe féminin dans nos murs. Aucune femme n’est épargnée de gestes désobligeants et de paroles blessantes se voulant appartenir au jargon national de la drague. Ceci, partout où une fille d’Eve se trouve dans l’espace soi-disant public, donc censé appartenir à tous les citoyens. A tous, certes, mais à toutes également!
Aucune femme, cela signifie vraiment aucune! Jeune, vieille! Belle, laide! Accompagnée de son mari, son fiancé, son frère, son fils, son papy, ses ami(e)s ou seule! Ventre plat ou enceinte à son neuvième mois! En hijab, niqab, robe, jellaba, jupe, pantalon!
Toutes sont honteusement, scandaleusement et impunément harcelées; Et personne ne bouge le petit doigt. « Elle l’a cherché! Regardez comme elle est aguichante! C’est impossible de ne pas la draguer. Et regardez-moi ces rondeurs, ces habits provocateurs… » Et les stupides et mièvres « Psssst, azzine!Mane choufoukch? ( Pssst, ô beauté, nous ne pouvons pas te « voir »?) reste la plus « gentille », la moins agressive phrase bête que les Marocaines entendent à longueur de journée, en toute saison et en tout lieu dit public.
La dernière en date de ce harcèlement continu, agaçant, injuste, en un mot, HORRIBLE, est cette vidéo d’une jeune femme seule, en jean et tee-shirt, entourée et traquée par une dizaine de voyous, une vraie meute de chiens enragés, sur la corniche de Tanger. Et les réseaux sociaux de s’enflammer avec des commentaires désapprobateur, alors d’autres, plus nombreux, hélas, sont incendiaires, presque haineux, et approuvant le comportement vile et lâche subi par la jeune femme qui portait « une tenue indécente dans une ville conservatrice » (sic).
Personne ne bouge le petit doigt? Non pas vraiment personne. Des voix se lèvent et s’élèvent contre le traitement fait aux Marocaines. Mais ces voix sont-elles entendues? Parmi elles, celle de Nouzha Skalli, membre du Bureau politique du PPS, ex-ministre du Développement, de la famille et de la solidarité et militante pour l’égalité et la parité des sexes. Khadija Ryadi fait aussi partie des Marocaines qui dénoncent ce que subissent les femmes. L’ex-présidente de l’Association marocaine des droits humains parle d’une « vraie crise de valeurs dans notre société ». Alors que Mustapha Ramid, ministre d’Etat chargé des Droits de l’Homme, joint par l’AFP (comme d’ailleurs Nouzha Skalli et Khadija Ryadi) se contente d’un laconique et décevant: « La loi marocaine condamne le harcèlement des femmes au travail, mais pas dans les espaces publics ».
Pendant ce temps, Imane Bent El Howat, pêche bêtement, méchamment et, surtout, inconsciemment dans les eaux troubles de la misogynie et de la violence faites aux femmes; Elle ose chanter « Labnat kamouniyate » (Les filles sont comme le cumin). Rappelons l’expression marocaine qui prétend que tel est » Kamouni » et qu’il ne donne son odeur que si on le frotte fort! Morceau choisi de cette… heu..chanson interprétée par … une femme: « Les filles sont « kamouniyate ». Et celle qui reçoit ses coups ne l’oubliera jamais (…) ». Ah bon?
On dirait que celle-là est une femme battue. Elle doit aimer çà, en redemande chaque jour et sent le cumin à mille lieues à la ronde. Son mec doit en avoir assez de la battre. Drôle de « foi » en la cause féminine chez cette Imane!
Si on dit que l’homme est un loup pour l’homme, Bent El Howat vient de prouver, avec sa « chanson » misogyne, que le pire ennemi de la femme, c’est parfois la femme!
Larbi Alaoui