Maroc
Lettre de Zefzafi: Ziane menace l’administration pénitentiaire
Le torchon brûle depuis ce jeudi matin entre Maître Mohamed Ziane et la délégation générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion, suite à la publication de la lettre publiée par l’avocat mercredi soir et attribuée à Nasser Zefzafi.
Sollicité par Le Site info pour réagir au communiqué publié par l’institution pénitentiaire de Tamek, dans lequel elle apporte un démenti quant à la véracité de la lettre et accuse l’avocat d’avoir enfreint le règlement et la déontologie, Ziane, droit dans ses bottes, a qualifié ledit communiqué de « crime d’une platitude sans limites ».
« Les Etats du XXI ème siècle respectent le strict minimum des principes des droits de l’homme. Et parmi lesquels la relation entre l’avocat et son client, relation qui n’autorise personne à interférer. Il n’est pas du droit du parquet général de s’immiscer dans ma relation avec mon client, encore plus la délégation générale de l’administration pénitentiaire », nous déclare Maître Ziane.
Il a ajouté que parmi les principes fondamentaux des droits de l’homme, il y a lieu de citer que « tout document signé par un détenu à l’intérieur de la prison est caduque pour la simple et bonne raison que les enquêtes et les interrogatoires ne sont pas autorisés à l’intérieur de la prison. Par contre, si l’administration pénitentiaire avait fait sortir Zefzafi de sa cellule pour le présenter devant le procureur du Roi ou le juge d’instruction et affirme ce qu’il a déclaré, là on pourrait dire que c’est le début d’une preuve, mais quand cela se passe à l’intérieur de la prison et de la part de son directeur et sur ordre de la délégation générale de l’administration pénitentiaire, cela constitue une faute commise par Tamek qui a signé le communiqué, mais également par le directeur du pénitencier de Oukacha ».
« Ce sont des erreurs pour qui le délai de prescription n’a pas sa place et pourraient être portés devant la Cour pénale internationale au cas où le Maroc refuse de poursuivre en justice ces responsables », souligne Ziane avant d’ajouter: « heureusement pour eux, ils sont tombés sur Maître Ziane pour qui le Maroc et la dignité de son pays passent avant sa personne. L’honneur du Maroc passe avant celui de Ziane, sinon j’allais porter plainte dès demain devant la Cour pénale internationale. Par contre, je vais porter plainte demain contre le capitaine « Issam » pour torture et vais démontrer preuve à l’appui que le gouvernement n’a pas l’envie que les choses se calment au Rif. Les propos de Ziane vont encore plus loin: « le gouvernement est contre la réconciliation entre le Roi et la région du Rif parce qu’ils n’ont aucun intérêt à tirer de cette réconciliation ».
Et Ziane de conclure: « Je vais supporter encore une fois le poids du silence parce que l’intérêt du Maroc est au dessus du mien ».
N.B. et Naima Lembarki