Il y a six ans jour pour jour, le peuple marocain a été invité à se prononcer par référendum sur le texte de la nouvelle constitution. Le 1er juillet 2011, la constitution a été adoptée en remplacement de l’ancien de 1996 et le Maroc a inauguré une nouvelle ère de son histoire politique. Cette loi suprême du pays a été promulguée un mois plus tard, le 30 juillet, par le dahir 1-11-91 publié dans le bulletin officiel du Royaume.
Cette évolution constitutionnelle était intervenue comme une réponse du pouvoir aux revendications et à l’esprit du mouvement du 20 février et a traduit dans la réalité le contenu du discours royal du 9 mars dans lequel, le Souverain avait annoncé les mesures qui devront répondre à l’étape délicate par laquelle le Maroc passait.
Pour Hassan Aourid, homme du sérail, qui était très proches des grands dossiers de l’Etat, la Constitution de 2001 fut une réponse politique très intelligente, mais cela n’enlève en rien qu’elle recèle beaucoup de lacunes qu’il faut corriger. Dans une déclaration au Site info, l’ex-porte parole du palais royal et ex-wali de Meknès, considère que l’adoption de cette nouvelle constitution est intervenue dans une phase très spéciale, mais elle n’a pas totalement répondu aux exigences politiques de l’époque.
Comme exemple des lacunes qu’il faudra combler, Hassan Aourid mentionne l’article 47 relatif à la nomination du chef de gouvernement qui a montré toutes ses limites et qui n’a pas pris en considération tous les cas de figure et éventualités. Il y a également l’article 41 qui fait la distinction entre le Roi en tant que chef de l’Etat et le Roi en tant que Commandeur des croyants. Pour lui, cette distinction ne devait pas avoir lieu, puisqu’il s’agit de la même fonction.
Mais là où Hassan Aourid exprime une position tranchée, c’est par rapport à la mention faite à l’identité marocaine. Pour lui, la façon dont a été qualifiée la personnalité marocaine n’a pas respecté la nécessaire interaction sociétale. Ainsi, quand on parle de la composante andalouse, on parle du confluent juif, arabe et amazigh. De même quand on parle de la composante Hassanie, celle-ci englobe l’arabe et l’amazigh, tout comme la composante africaine. « Les rédacteurs de la constitution ont parcellisé l’identité marocaine. Il fallait prendre pour exemple la constitution française qui ne parle que des valeurs de la République dans leur globalité. A mon avis, cet aspect de notre constitution devrait être revu également », conclut-il.
Naïma Lembarki et Taoufik Jdidi