Gdim Izik: révélations accablantes d’un témoin à charge sur l’implication de l’Algérie
Le procès des accusés des événements du camp de Gdim Izik, ce camp près de Laâyoune qui a connu des échauffourées en 2010, se poursuit à la Cour d’appel de Rabat. Au fil des séances, des révélations fracassantes surgissent, comme celles que vient de livrer mardi un colonel de la Gendarmerie, alors chef de la direction régionale de la Gendarmerie de Sakia Al Hamra.
C’est bien lui qui, sous serment, s’est présenté à la barre pour livrer son témoignage sur ce qu’il a vécu durant cette période, puisqu’il était le principal responsable du maintien de l’ordre dans la région. Il a raconté comment deux des accusés, en l’occurrence Ezzaoui et Bouriyal ont pris, les premiers, l’initiative d’instaurer ce campement à 13 kilomètres de Laâyoune. Après une première tentative de dislocation de celui-ci, les accusés ont reçu des renforts, notamment des accusés Dich Dafi, Naâma El Asfari et M’barek Lefqir qui venaient de rentrer d’Algérie.
Ce colonel a raconté en détail le déroulement des événements sanglants, surtout lorsque les accusés donnaient leurs ordres pour s’attaquer aux forces de l’ordre, pourtant non armées, en les écrasant par des voitures tout-terrain et en utilisant toutes sortes d’armes blanches.
Après l’intervention de démantèlement du campement, les autorités ont découvert dans la tente du principal meneur, Ezzaoui, une importante somme d’argent en dollars, en euros et en dinars algériens. Cet élément à charge constitue, selon lui, la preuve matérielle de l’implication de l’Algérie dans ces événements. Tous ces faits ont été consignés dans les procès-verbaux que les accusés ont d’ailleurs signé avec fierté, dit-il.
Le parquet a par ailleurs présenté au cours de la séance de jeudi dernier des enregistrements de conversations téléphoniques que les accusées ont eues avec des responsables du Polisario et qui indiquent que les événements étaient soigneusement préparés et encadrés par les services secrets algériens.
T.J