Quelques jours après avoir été contraint de quitter la zone de Guerguarat sur injonction directe des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et plus particulièrement du secrétaire général Antonio Guterres, le Polisario a mené une autre manoeuvre. La direction des séparatistes ayant essuyé une humiliation cinglante a voulu montrer à « son peuple » qu’elle sait garder un brin d’orgueil.
Ainsi, Brahim Ghali et sa soldatesque ont donné l’ordre à leurs milices de se redéployer du côté de la localité de Bir Lahlou sur le no man’s land à l’est du mur de sécurité établi par le Maroc.
Et encore une fois le Polisario commence à brandir la menace de reprendre les armes. Mais pour des observateurs très avertis et qui suivent ce dossier depuis longtemps, cette anoeuvre vise essentiellement à calmer les esprits dans les camps de Tindouf qui bouillonnent et augurent une explosion imminente.
En effet, les promesses de reconquête des « territoires » et d’indépendance ne se sont avérées que des chimères entretenues depuis des décennies. Ceci ne fait que raviver le sentiment de frustration et de contestation, comme l’a bien confirmé un journaliste mauritanien lors d’une rencontre organisée dans les locaux de nos confrères de hespress.
En effet, Abid Amijen qui a visité les camps de Tindouf à maintes reprises et qui a même rencontré les plus hauts dirigeants du Polisario comme le défunt Mohamed Abdelaziz, indique que les populations n’expriment aucune allégeance politique au mouvement séparatiste, si ce n’est des liens basés sur les appartenances tribales sans plus.
T.J.