Quelques jours après avoir signé l’arrêté ministériel consacrant la reconnaissance par l’Etat de huit universités et écoles privées, Mohamed Hassad, le ministre de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur vient d’accorder aux représentants de l’association des établissements de l’enseignement privé des « cadeaux » de grande valeur.
Il n’aura fallu que de 20 minutes pour que le cahier revendicatif de l’association soit résolu. Lors d’une brève rencontre au siège du ministère, Hassad a décidé d’abroger les arrêtés pris par ses prédécesseurs Mohamed El Ouafa et Rachid Belmokhtar interdisant aux enseignants du secteur public d’enseigner dans le privé. Une bouffée d’oxygène pour les écoles de ce secteur qui dépendent presque exclusivement, notamment dans le secondaire, des cadres enseignants du public.
Hassad est allé plus loin en supprimant les commissions d’inspection mises en place par Belmokhtar en vue de vérifier la conformité des programmes et des méthodes pédagogiques aux normes requises dans ce domaine.
Ces décisions apaiseront les craintes des établissements privés quant à la désertion de presque vingt-mille contractuels vers le secteur public et donneront un nouveau souffle à leurs activités, surtout si l’Etat abandonne les révisions fiscales qui sont suspendues comme une épée de Damoclès sur les établissements privés.
Du côté des syndicats, on constate avec beaucoup d’appréhension que l’Etat s’achemine de plus en plus vers la mise en place irréversible d’un système d’éducation à double vitesse qui effacera définitivement dans le moyen terme le principe de la mixité sociale.
T.J.