Des profs émigrés en Europe perçoivent leurs salaires au Maroc
La délégation de l’éducation nationale de Kénitra vit en ce moment un scandale. Ses auteurs sont des professeurs installés et travaillant en Europe depuis des années, mais qui continuent à percevoir leurs salaires versés par le ministère.
Le pot aux roses a été découvert par le nouveau délégué régional, Ahmed Kikiche, qui a dépoussiéré des dossiers de ces prédécesseurs.
Ainsi, il a mis la main sur un dossier de fonctionnaires fantômes et de certificats médicaux douteux leur appartenant. Ces fonctionnaires sont en relation avec des responsables influents.
Selon sources du quotidien Al Massae, qui rapporte l’information, le délégué régional a écrit à ces fonctionnaires et aux services concernés en vue d’arrêter cette hémorragie de dilapidation des deniers publics.
Cinq professeurs sont concernés par la demande du gel de leurs salaires dont une femme résidant en Allemagne depuis quatre ans.
Une autre face cachée de ce laisser-aller a été révélée par des visites inopinées d’écoles en milieu rural. Des exemples en disent long : deux instituteurs travaillent par alternance une semaine sur deux en assurant chacun les cours de l’autre pour qu’ils puissent s’adonner à d’autres métiers. Un instituteur s’absente pour se consacrer à la vente d’une friperie sur un marché, un autre vend des médicaments.
La délégation a reçu, en un mois et demi, 1000 certificats médicaux, soit l’équivalent de 5360 journées de travail. 11 instituteurs se sont absentés en 9 jours. Cet absentéisme coûte cher à la communauté marocaine et s’exerce au détriment des élèves.