MINURSO: le Maroc dame le pion au Polisario
Au moment même où le secrétariat d’Antonio Guterres distribuait, le 7 avril, la première mouture du projet de rapport de l’envoyé spécial de l’ONU sur la question du Sahara aux membres du Conseil de sécurité, le Maroc a pris la décision de permettre au dernier contingent des fonctionnaires de la MINURSO, expulsés en mars 2016, de retourner à Laâyoune. Cette décision a été notifiée à la cheffe de la Mission, la Canadienne Kim Bolduc, qui s’en est félicitée et a entamé les contacts avec les responsables onusiens et avec les dix-sept fonctionnaires concernés par cette mesure.
Cette décision marocaine vient à point nommé pour damer le pion au Polisario et à ses soutiens, qui ont accusé le Maroc de vouloir torpiller tout le processus politique. D’ailleurs, la question de ces fonctionnaires et de leur sort au sein de la MINURSO figure en bonne place dans le projet du rapport onusien.
Suite à cette décision, les débats autour de la MINURSO seront clos dès lors que le retour de la totalité des membres de la composante civile sera assuré. Ainsi, le Maroc pourra poursuivre sereinement les discussions avec les autres membres du Conseil de sécurité, notamment avec le groupe des pays amis du Sahara, pour décortiquer et amender les dispositions du rapport qui le nécessitent. D’ailleurs, trois dates cruciales attendent le Maroc dans ce dossier.
Il y a d’abord le 19 avril, date à laquelle se réuniront les représentants des pays participant aux forces de maintien de la paix de l’ONU (Les casques bleus) qui examineront les conditions du cessez-le-feu décrété en 1991 entre le Maroc et le Polisario. Ensuite, il y aura le 25 avril qui verra se tenir la première séance du Conseil de sécurité pour l’examen du projet de rapport. Et, enfin, le 27 avril où se tiendra la séance officielle d’approbation du projet de ce rapport et du vote d’une résolution à ce sujet.
Hicham Lamrani