Zones rurales : le dessalement, une solution salvatrice pour l’agriculture

En collaboration avec ses partenaires, le ministère de l’Équipement et de l’Eau a conçu un programme ambitieux de dessalement. Celui-ci prévoit la réalisation de 13 nouveaux projets répartis sur différentes régions du Royaume, dont la mise en service est planifiée entre 2028 et 2030. Ces stations viendront s’ajouter aux 16 infrastructures existantes et aux cinq actuellement en construction.
En complément des mesures d’urgence déjà lancées en 2020, 2021 et 2022 pour un montant de 8,72 MMDH, de nouvelles mesures d’urgence ont été mises en œuvre en 2023 et 2024. Portant sur un programme de 3,04 MMDH, elles étaient destinées à la sécurisation de l’alimentation en eau potable.
Pour rappel, le Maroc dispose aujourd’hui de 154 grands barrages d’une capacité de 20 milliards de m3, de 15 stations de dessalement d’eau de mer et de 148 barrages de petite taille, y compris collinaires. Il a également développé 17 systèmes de transfert d’eau et d’interconnexion des bassins et 158 stations de traitement des eaux usées.
De ce fait, le pays a érigé le développement des infrastructures hydriques en priorité nationale, surtout pour les zones rurales confrontées à la pénurie d’eau. Au regard de l’intensification, au cours de ces dernières années, du stress hydrique qui ne cesse de s’intensifier, de l’impact du changement climatique et de la croissance naturelle de la demande, la mise en œuvre du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (2020-2027) a été accélérée, surtout après le discours royal de la Fête du Trône de juillet 2024.
Ce programme prévoit la construction de nouveaux barrages (21 grands barrages, 5 moyens et 129 petits), ainsi que l’optimisation des retenues existantes.
La réalisation de 13 nouvelles stations de dessalement
Parallèlement, le ministère de l’Équipement et de l’Eau, en collaboration avec ses partenaires, a mis en place un programme ambitieux de dessalement. Celui-ci prévoit, en complément des 16 stations existantes et des cinq actuellement en construction, la réalisation de 13 nouveaux projets répartis sur différentes régions du Royaume, dont la mise en service est planifiée entre 2028 et 2030.
Ces réalisations devraient porter la capacité de production d’eau dessalée à plus de 1,7 milliard de mètres cubes par an d’ici 2030. Cette montée en capacité permettra de sécuriser 50% des besoins nationaux en eau potable (AEP), de renforcer l’irrigation grâce à l’utilisation d’eau dessalée et de réaffecter les dotations d’eau conventionnelle initialement destinées à l’AEP vers l’agriculture et/ou l’eau potable des zones rurales et des villes intérieures déficitaires.
Aussi, en complément des mesures d’urgence déjà lancées au titre des années 2020, 2021 et 2022 pour un montant global de 8,72 MMDH – dans le cadre de la sécurisation de l’alimentation en eau potable des zones les plus déficitaires – de nouvelles mesures d’urgence ont été lancées en 2023 et 2024 pour la sécurisation de l’alimentation en eau potable.
En effet, le Comité du pilotage du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027 (PNAEPI 2027), tenu le 15 septembre 2023, a adopté un programme d’un coût global de 3,04 MMDH à raison de 889 MDH en 2023, 1,64 MMDH en 2024, et 513 MDH au-delà de 2024.
Couvrir La moitié des besoins
Pour le dessalement de l’eau de mer, une feuille de route a été élaborée pour assurer la mobilisation de plus de 1,7 milliard de mètres cubes par an,avec comme objectif d’assurer la couverture de plus de la moitié des besoins en eau potable à partir des stations de dessalement et l’irrigation d’importantes superficies agricoles, et ce, à l’horizon 2030. Cette feuille de route a été élaborée en tenant compte des aspects énergétiques.
Dans le même sillage, le coup d’envoi des travaux de réalisation de la station de dessalement de l’eau de mer du Grand Casablanca a été donné. La mise en service de la première phase de ce projet est prévue fin 2026 avec une capacité de production annuelle de 200 millions de m3. Quant à la deuxième phase, elle est prévue à la mi-2028 pour une capacité additionnelle annuelle de 100 millions de m3.
L’année 2024 a été caractérisée par la poursuite de la mise en œuvre du programme d’AEP des centres et douars pour la période 2022-2024, évalué à 4,31 MMDH. L’objectif est de renforcer l’approvisionnement en eau potable en milieu rural dans le cadre du PNAEPI 2027 pour un coût global de 28,26 MMDH. Ainsi, les travaux concernant 8.753 centres ont été achevés et ceux portant sur 4.975 douars sont en cours. Concernant les financements à mobiliser dans le cadre du budget général de l’État, une enveloppe de 1,32 MMDH est programmée au titre de 2025 au profit de l’AEP rural.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO