La coalition associative pour la défense des droits des mères célibataires et de leurs enfants au Maroc a exprimé sa grande déception face à l’exclusion totale et délibérée des revendications légitimes des mères célibataires et de leurs enfants, pour les reconnaître comme des familles à part entière, sans discrimination par rapport à la notion de famille au Maroc.
Dans un communiqué, la coalition, composée de dix associations à l’échelle nationale, a fermement rejeté le refus de reconnaître l’expertise génétique comme un motif pour établir la paternité, la limitant uniquement à une preuve de filiation imposant une obligation alimentaire, mais sans établir un lien de filiation légale.
«Cette position va à l’encontre de l’intérêt supérieur de l’enfant, consacré par l’article 32 de la Constitution marocaine et par la Convention relative aux droits de l’enfant ratifiée par le Maroc», s’insurge-t-elle.
La coalition appelle ainsi à l’inscription claire dans le Code de la famille du droit de l’enfant né hors mariage à une identité et une filiation envers son père biologique, ainsi qu’à l’adoption de l’expertise génétique comme un moyen obligatoire et gratuit pour confirmer cette filiation. Elle demande également une révision de la notion de famille pour reconnaître les familles monoparentales, notamment celles des mères célibataires, et garantir une protection juridique et une reconnaissance sociale et morale pour tous les enfants de manière équitable, indépendamment de leur situation familiale.
La coalition insiste également sur la nécessité de protéger les enfants contre toutes formes de discrimination et de les préserver des stigmates sociaux, tels que les qualifier d’« illégitimes ». Elle souligne l’importance d’assurer leurs droits à l’identité et à la filiation, quel que soit le statut social de leurs parents ou la nature de la relation ayant conduit à leur naissance.
De plus, elle demande que les mères célibataires bénéficient de tous les soins matériels et de santé nécessaires pour garantir des conditions appropriées pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement, tout en imposant au père biologique de prendre en charge les besoins liés.
En parallèle, la coalition estime que l’avis du Conseil supérieur des oulémas, qui rejette l’expertise génétique pour établir la filiation, exclut tous les enfants abandonnés ou nés hors mariage, et ferme la porte à leur aspiration à vivre dignement comme les autres enfants au sein de la société marocaine.
Elle affirme que toute réforme du Code de la famille qui exclut les mères célibataires et leurs enfants, en ignorant leur existence en tant que familles monoparentales et en les privant de l’égalité avec les autres familles, constitue une réforme défectueuse qui doit être corrigée avant tout vote ou adoption
H.M.