Sûreté nationale : plus de 9000 nouvelles recrues en 2024
L’année 2024 a été marquée par l’accélération de la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle Charte de recrutement et de formation policière, qui a connu une augmentation du nombre des nouvelles recrues aux rangs de la Sûreté Nationale, femmes et hommes, convoqués pour suivre une formation de base à l’Institut Royal de Police et dans les écoles qui en dépendent.
Ces nouveaux fonctionnaires, dont le nombre s’est élevé à 9.493 policiers de différents grades, sont censés renforcer la part totale des ressources humaines policières, au terme des périodes de formation qui varient entre 6 mois et deux ans au maximum.
Dans son bilan au titre de l’année 2024, la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) indique que l’année courante a connu l’organisation de 6 concours externes pour le recrutement de 6.523 fonctionnaires de police, répartis entre 46 Commissaires de Police Principaux, 90 Commissaires de Police, 400 Officiers de Police, 50 Officiers de Paix, 2.500 Inspecteurs de Police et 3.437 Gardiens de la Paix.
Les candidats ont postulé pour ces postes via le portail électronique accessible au public sur Internet. L’annonce de ces concours a été faite à grande échelle sur les chaînes de télévision ainsi qu’à travers les supports de communication modernes et plusieurs journaux nationaux afin de garantir l’égalité des chances des candidats, outre la généralisation de l’annonce à tous les candidats et candidates.
Ces concours d’emploi ont vu la participation de plus de 93.415 candidats, hommes et femmes, pour réussir les épreuves écrites des concours de la Sûreté Nationale, réparties entre 221 centres d’examen dans différentes régions et provinces du Royaume. Les épreuves écrites du concours des Gardiens de la Paix ont vu la participation de 49.062 candidats hommes et femmes, tandis que 21.448 candidats ont participé au concours des Inspecteurs de Police, 14.447 au concours des Officiers de Police et 1.254 au concours des Officiers de Paix et 7.204 au concours des Commissaires de Police, ce qui témoigne de l’intérêt croissant que porte la jeunesse marocaine au métier de la police, qui fait du service du pays et du citoyen son objectif noble et fondamental.
D’autre part, 13.248 fonctionnaires de police ont bénéficié de programmes de formation professionnelle policière au cours de cette année, dont 72% ont bénéficié des cours de formation de base pour les nouvelles recrues dans les rangs de la Sûreté Nationale, et environ 17 % d’entre eux ont bénéficié de cours de formation continue, et environ 3 % ont profité d’une formation spécialisée dans divers domaines policiers.
Pour renforcer les ressources humaines de la police par des compétences et des cadres qualifiés diplômés de l’Institut Royal de Police et de ses écoles affiliées à Laâyoune, Oujda, Fès et Tanger, cette année s’est distinguée par l’affectation de 4.893 fonctionnaires de police au sein des différents services centraux et déconcentrés de la Sûreté Nationale, dont 7 Commissaires de police Principaux des cadres supérieurs : Ingénieurs, Médecins et Doctorants dans différentes spécialités scientifiques, en plus de 80 Commissaires de Police, 255 Officiers de Police, 45 Officiers de Paix, 1.744 Inspecteurs de Police et 2.762 Gardiens de la Paix.
L’affectation des nouvelles recrues de la Sûreté nationale s’est faite selon des critères précis liés à la couverture des zones urbaines, conformément à une vision qui prend en compte l’évolution de la carte des infrastructures sécuritaires et les besoins des citoyens, tout en accordant la priorité aux villes connaissant une urbanisation croissante.
A cet égard, 554 fonctionnaires de police, hommes et femmes, ont été affectés à la préfecture de police de Laâyoune, 382 fonctionnaires à Rabat, 368 à Casablanca, 296 fonctionnaires à la sûreté régionale d’Al Hoceima et 246 autres à la Sûreté Régionale d’Ouarzazate.
D’une autre part, les services de police ont misé, au cours de l’année 2024, sur le renforcement des mesures de motivation, en s’appuyant sur une approche intégrée plaçant le policier en tête des préoccupations liées à la gestion du service policier. Cette approche consiste, d’une part, en la mise en place de multiples mécanismes de motivation et de soutien professionnel, et d’autre part, en la création d’un environnement de travail propice offrant toutes les garanties fonctionnelles.
Dans ce sens, cette année a été marquée par l’annonce de la promotion annuelle aux grades au titre de l’année budgétaire 2023, ayant bénéficié au total, à 7.513 policiers, de différents échelons et grades, dont 280 femmes. Le taux de bénéficiaires parmi les fonctionnaires inscrits sur les tableaux des candidats éligibles à la promotion, s’est établi à 66,02% dont 4.810 fonctionnaires en tenue et 2.703 en civil.
La DGSN a également maintenu la « régularité annuelle » de l’examen et l’annonce des dossiers de promotion. La commission d’avancement a récemment achevé l’examen des dossiers de 15.452 prétendants quant à l’avancement au grade au titre de cette année, les résultats devant être annoncés à la date habituelle à la fin de l’année en cours. En outre, la DGSN a veillé à accorder une attention particulière aux fonctionnaires classés dans les grades inférieurs et intermédiaires pour leur permettre de bénéficier de la promotion fonctionnelle qui constitue l’une des plus importantes mesures de motivation.
De même, la DGSN a continué à mettre en œuvre le plan visant à rapprocher les fonctionnaires de leurs environnements social et familial en répondant favorablement à 7.780 demandes de mutation, dont 2.892 ont été traitées dans le cadre de la procédure d’urgence pour des raisons sociales, de santé ou de regroupement familial. Aussi, des audiences ont été accordées à 5.194 fonctionnaires ayant introduit des demandes dans le cadre du dispositif « Demandes d’audiences » qui sont garanties à tous les fonctionnaires. En plus, 2.502 fonctionnaires ont bénéficié du droit à la défense et au soutien dans le cadre de la consécration du principe de « La protection de l’État » garanti par la loi aux fonctionnaires de police victimes d’outrages et de violence lors de l’exercice de leurs fonctions.
En consécration du principe de l’équité professionnelle, la DGSN s’est attelée cette année au renforcement des mécanismes de traitement des doléances administratives relevant de la Commission centrale des doléances, créée en décembre 2018, et chargée d’examiner les doléances et les demandes de clémence professionnelle, formulant des recommandations et des observations visant à concilier les intérêts du fonctionnaire et du service public.
Au cours de cette année, cette commission a reçu un total de 328 doléances administratives et émis en conséquence 363 recommandations pour la révision ou l’annulation de 32% des mesures disciplinaires prises et l’approbation de 60% des sanctions et mesures décidées.
L’année 2024 a été marquée par une transformation radicale du fonctionnement et du rôle du mécanisme de traitement des doléances administratives relevant de la Commission centrale des doléances, qui est passée d’une instance dédiée à l’arbitrage entre le fonctionnaire de police et les mécanismes disciplinaires professionnels, à une force de proposition et un mécanisme interne de gouvernance dans le domaine de la gestion de la vie professionnelle du policier.
Ainsi, la commission, en se basant sur les conclusions d’une étude des dossiers de doléances, contribue désormais à mettre en place des solutions alternatives et des bonnes pratiques à même d’améliorer la qualité et l’efficacité du système de gestion des ressources humaines de la DGSN, tout en assurant l’équilibre entre le bon fonctionnement du service policier et la protection de l’agent de police.
Dans le volet relatif à la moralisation, le mécanisme correctionnel visant à sanctionner les fautes professionnelles émanant des fonctionnaires de police, que ce soit durant l’exercice de leurs fonctions où celles liées à leur qualité en cas de transgression des obligations de réserve, d’intégrité et de probité, a traité 7.374 dossiers administratifs en 2024 et émis 1.263 sanctions disciplinaires, en baisse de 50% par rapport aux sanctions émises en 2023, ce qui dénote d’un changement positif dans la consécration des valeurs de professionnalisme et de respect des réglementations du travail et de l’éthique par les fonctionnaires de police.
De plus, les commissions d’inspection relevant de la Sûreté Nationale ont mené 492 enquêtes administratives en 2024, dont 112 ont été ouvertes sur la base de dénonciations qui ont été traitées avec la rigueur requise.
Ces enquêtes ayant concerné 1.746 fonctionnaires, ont été marquées par la conduite d’enquêtes approfondies sur tous les prétendus déséquilibres attribués aux services et fonctionnaires de police, ainsi que par des opérations de surveillance et d’audit des divers aspects du travail de la police.
Ainsi, 22 enquêtes ont conclu à l’existence d’éléments constitutifs d’actes contraires à la loi et qui ont été confiées aux services de la police judiciaire pour aviser les parquets généraux compétents et demander l’ouverture d’enquêtes judiciaires à leur sujet.
S’agissant du soutien social destiné aux fonctionnaires de police en exercice, des retraités et de leurs ayants-droit, la Fondation Mohammed VI pour les œuvres sociales du personnel de la Sûreté nationale a octroyé des aides directes sous forme de subventions financières et en nature à ses adhérents, qui ont bénéficié à 1.610 adhérents victimes de graves blessures lors de l’exercice de leurs fonctions ou atteints de maladies graves, dont les dossiers ont été traités selon la procédure d’urgence.
Un soutien financier direct et des bons d’achat ont été également accordés à l’occasion des fêtes religieuses, au profit de 4.351 veuves et 601 policiers retraités de la famille de la Sûreté Nationale qui perçoivent une pension mensuelle limitée.
De même, une aide exceptionnelle a été accordée au profit de 371 bénéficiaires parmi les fonctionnaires de police ou leurs proches souffrant de maladies graves. Cette mesure vise à les aider à faire face aux coûts élevés des traitements médicaux, recevant une aide de 20.000 dirhams. L’année 2024 a connu aussi l’élargissement de la base des bénéficiaires du pèlerinage. Les frais de pèlerinage ont été pris en charge pour le compte de 365 bénéficiaires issus du corps de la Sûreté Nationale et de la surveillance du territoire, dont 230 personnes qui ont bénéficié d’une couverture complète des frais du pèlerinage, tandis que 135 autres ont bénéficié d’une couverture partielle des frais du pèlerinage, contre 127 l’année précédente.
De plus, un total de 3.582 enfants et orphelins des fonctionnaires de police ont bénéficié des colonies de vacances estivales à Agadir, Bouznika, Ifrane et Tétouan. La Fondation Mohammed VI pour les œuvres sociales du personnel de la Sûreté Nationale a précédé, pour la première fois, à la programmation de colonies de vacances estivales au profit de 57 familles des martyrs du devoir parmi les fonctionnaires de police dans des centres estivaux à Bouznika et Chefchaouen, outre le lancement des travaux de construction d’un centre estival à Martil au profit de la famille de la Sûreté nationale.
Dans le cadre du soutien à l’excellence académique des enfants des adhérents de la Fondation, cette année a vu l’organisation de la deuxième édition de la cérémonie d’excellence marquée par l’octroi de bourses d’études stables et durables au profit des enfants et orphelins des fonctionnaires de police excellents sur le plan académique. Une bourse de 10.000 dirhams, sur une durée de cinq ans d’enseignement académique supérieur, a été octroyée au profit de 12 étudiants, dans la perspective d’élargir la base des bénéficiaires de ce programme de manière périodique, pour atteindre 60 bénéficiaires par an dans un avenir proche. Par ailleurs, des primes ont été accordées à 109 élèves ayant obtenu des moyennes élevées dans les examens du baccalauréat.
Outre les bourses annuelles d’excellence académique, la Fondation Mohammed VI pour les œuvres sociales du personnel de la Sûreté Nationale a lancé en 2024 un nouveau programme de partenariat avec plusieurs établissements d’enseignement supérieur, visant à faciliter l’accès des enfants et des orphelins des fonctionnaires de police ayant excellé au niveau académique à ces établissements. Ces conventions portent sur des bourses et des réductions des frais de scolarité allant jusqu’à 50 % dans certains instituts privés.
La cérémonie de l’excellence a été marquée cette année par un hommage rendu aux fonctionnaires de police qui se sont distingués lors des compétitions artistiques et sportives organisées par la Fondation. Ainsi des primes financières ont été accordées aux gagnants du concours de créativité plastique, auquel ont participé 47 fonctionnaires de police, ayant exposé 87 tableaux sélectionnés par une commission du ministère de la Culture.
La Fondation se penche actuellement sur la préparation d’un registre créatif pour les fonctionnaires de police qui se sont distingués dans divers domaines, dans le but de les encourager à participer à des événements et compétitions sportifs, artistiques et culturels dans l’avenir.
En outre, en appui aux initiatives à caractère social, la Fondation Mohammed VI pour les œuvres sociales du personnel de la Sûreté Nationale a conclu avec des compagnies d’assurance, des cliniques et des entreprises nationales, des conventions de partenariat et de coopération visant à permettre aux fonctionnaires de police et leurs ayant-droit d’accéder à des services de santé et commerciaux à des tarifs préférentiels, dont une conventions de partenariat portant sur l’accès à coût réduit à des prestations offertes par les trois principaux opérateurs de télécommunications. Ces partenariats viennent s’ajouter à celles signées au cours des dernières années, permettant à la famille de la Sûreté Nationale de bénéficier de services commerciaux, de santé et d’assurance à des tarifs préférentiels.
En appui aux valeurs de communication institutionnelle avec ses adhérents, la Fondation Mohammed VI pour les œuvres sociales du personnel de la Sûreté Nationale a lancé un portail électronique de services accessible via l’adresse « www.fmsn.gov.ma », conçu en arabe et en français, offrant un aperçu complet et actualisé des activités de la Fondation et de l’ensemble des services offerts à la famille de la Sûreté Nationale.
Concernant les autres services de santé de base, l’Inspection des services de Santé de la sûreté Nationale s’est penchée, au cours de l’année en cours, sur l’élaboration d’un plan d’action d’étape « Santé 2026 », qui comprend une nouvelle vision pour la gestion des services de santé relevant de la sûreté, consistant à soutenir les initiatives proactives et préventives, l’activation des opérations de contrôle sanitaire, et la diversification de l’offre médicale de base et spécialisée au profit du personnel de la police.
Durant l’année en cours, 172.478 consultations et interventions médicales ont été effectuées au profit des fonctionnaires de police, dont 64.618 consultations en médecine générale, 44.646 consultations en médecine du travail, 7.297 consultations spécialisées, 18.159 soins dentaires et 5.435 consultations de soutien psychologique.
De même, la DGSN a veillé à contribuer à renflouer le stock national de sang, en lançant plusieurs campagnes de don volontaires auxquelles ont participé quelque 8.502 fonctionnaires de police.
Par ailleurs, les services de santé de la Sûreté nationale ont effectué 1.422 visites de contrôle médical dans les chambres de sûretés et les lieux de placement des mineurs d’âge faisant l’objet d’enquêtes judiciaires.