Nabil Ayouch : « le cinéma marocain est en évolution permanente, c’est une source de fierté »
Dans une atmosphère vibrante de célébration et d’art, le réalisateur Nabil Ayouch a partagé, à Marrakech, son regard inspiré sur l’évolution du cinéma marocain qui « va de mieux en mieux » et s’impose aujourd’hui comme un acteur incontournable sur la scène internationale.
Dans un entretien accordé à la MAP, en marge de la 21ᵉ édition du Festival International du Film de Marrakech, le cinéaste a exprimé un optimisme mesuré mais résolument confiant.
« Le cinéma marocain commence à voyager. Nos films s’exportent, ils touchent des publics variés , obtiennent des reconnaissances prestigieuses et sont nommés à des Oscars et à d’autres rendez-vous majeurs du 7ᵉ art. C’est un changement monumental comparé à l’époque où j’ai débuté », a-t-il fait valoir.
Le cinéaste marocain observe que ce mouvement va bien au-delà d’une mode passagère. « Le monde nous regarde maintenant, avec curiosité et admiration. Cette visibilité est le fruit de décennies d’efforts de cinéastes pionniers et d’une nouvelle génération talentueuse, audacieuse et engagée, » a-t-il ajouté.
Selon lui, cette dynamique s’appuie sur la richesse exceptionnelle de la culture marocaine. « Nous avons un pays qui regorge d’inspiration, des récits puissants, des personnages complexes et des paysages fascinants. Tout cela forme une matière première inestimable pour créer des œuvres qui touchent à l’universel tout en restant profondément enracinées, » a souligné le réalisateur avec passion.
Présenté dans le cadre du festival, son dernier opus « Everybody Loves Touda » met en lumière les Cheikhates, ces chanteuses iconiques marocaines, figures libres et audacieuses qui ont défié les conventions sociales par leur art.
« Les Cheikhates ne sont pas simplement des artistes, ce sont des guerrières. Elles ont chanté l’amour, la liberté, et parfois la révolte, souvent sans concession ni censure. Ce film est mon hommage à leur force et à leur résilience, » a déclaré M. Ayouch.
À travers une narration mêlant romantisme et intensité émotionnelle, le film explore des thématiques universelles: la quête d’identité, les liens familiaux et la complexité des émotions humaines. « Ce n’est pas seulement un film sur les Cheikhates, mais une réflexion sur la manière dont leur héritage résonne encore aujourd’hui, avec une portée universelle et des messages intemporels, » a-t-il expliqué.
« Avec « Everybody Loves Touda », j’essaie en tant que cinéaste, de repousser les frontières du cinéma marocain, en inscrivant les récits dans une dynamique de renouveau et d’internationalisation », a soutenu le cinéaste marocain.
« Ce n’est pas seulement une fierté personnelle, mais une responsabilité collective. Nous avons tous un rôle à jouer pour maintenir cette dynamique et raconter des histoires qui nous ressemblent, mais qui parlent aussi au monde entier, » a-t-il conclu.