Le Maroc réitère son appel à un cessez-le-feu « immédiat et durable » dans la bande de Gaza
Le Royaume du Maroc a réitéré, mardi, son appel à un cessez-le-feu « immédiat et durable » dans la bande de Gaza, devant la 57ème session ordinaire du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU (CDH) qui se tient à Genève sous présidence marocaine.
« Le Royaume du Maroc réitère son appel à un cessez-le-feu immédiat et durable dans la bande de Gaza, à l’accès inconditionnel de l’aide humanitaire et à la protection des civils, pour ouvrir la voie à une paix durable, sur la base de la solution à deux Etats », a affirmé le représentant permanent adjoint du Maroc à Genève, Abdellah Boutadghart qui intervenait lors du débat général sur le rapport annuel du Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, Volker Türk, consacré à la situation des droits de l’Homme dans le monde.
Dans son rapport, dont une mise à jour a été présentée à l’ouverture lundi de la session de septembre du CDH, M. Türk a dressé un bilan inquiétant de la situation des droits humains dans le monde, toujours en proie aux conflits, dont « la guerre à Gaza est l’exemple le plus frappant », mettant en garde que ce conflit régional risque d’avoir des conséquences dans bien de pays. Dans sa déclaration au nom de la délégation marocaine, M. Boutadghart a remercié le Haut-Commissaire de l’ONU pour son rapport et salué ses efforts inlassables « malgré les ressources de plus en plus limitées, et le contexte mondial marqué par l’aggravation de crises multiformes ».
Il a souligné que le Maroc partage les préoccupations de M. Volker Türk quant au déni des droits des migrants, à la montée du racisme systémique et de la xénophobie, aux changements climatiques et leur incidence sur la sécurité alimentaire et sanitaire, ainsi qu’à l’exacerbation du fossé numérique qui aggrave les inégalités. « Aussi, plus que jamais, nous avons besoin de s’attaquer aux causes structurelles et immédiates de ces maux sociétaux, et prévenir leur impact sur la jouissance des droits de l’Homme, en misant sur des mesures globales et concertées qui puissent nous assurer un avenir plus durable », a insisté le représentant permanent adjoint du Maroc à Genève.
Par ailleurs, il a saisi cette occasion pour faire part de la volonté du Maroc de partager son expérience en matière de promotion des droits de l’Homme, notamment à travers un side-event, prévu le 25 septembre dans le cadre de cette session, sur le thème de « L’interconnexion justice, réforme et mémoire dans de la justice transitionnelle ». Cet évènement, a-t-il précisé, intervient alors que le Royaume du Maroc célèbre le 20ème anniversaire de la création de l’Instance Équité et Réconciliation (IER), étape fondamentale sur la voie du renforcement de l’État de droit et d’une société moderne et démocratique.
« C’est une expérience pionnière dans l’extrapolation d’expériences passées pour créer une dynamique à même de bâtir un avenir meilleur en matière de droits de l’Homme », a-t-il dit. Il s’agit aussi, selon lui, d’une expérience unique de par son approche fondée sur « la création d’un consensus pour clore le dossier des violations des droits de l’Homme, loin de la justice de représailles et de confrontation »; « la méthodologie de travail, basée sur un dialogue participatif et inclusif »; et « par rapport aux résultats tangibles en termes de réparation collective et individuelle, de préservation de la mémoire, et l’établissement de garanties constitutionnelles de non-répétition ».
Le rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme dans le monde fait l’objet mardi et mercredi d’un débat général durant la 57ème session ordinaire du CDH qui se tient jusqu’au 11 octobre sous la présidence de l’ambassadeur Omar Zniber, représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations-Unies à Genève et président en exercice du Conseil des droits de l’Homme (CDH) au titre de l’année 2024. Pour sa session de septembre, le Conseil examinera plus de 80 rapports, dont ceux présentés par des experts et par des organes d’enquête sur la situation des droits humains dans près de cinquante pays. Il tiendra aussi vingt débats interactifs avec des titulaires de mandats des procédures spéciales.