Waly Dia : « Il était naturel pour moi de revenir à Casablanca »
Humoriste talentueux et incontournable du stand-up francophone, Waly Dia s’est forgé une place de choix dans le paysage comique avec son style percutant et engagé. Depuis ses débuts en 2011, il a su conquérir un large public, tant en France qu’à l’international. Le Maroc, où il s’est produit pour la première fois en 2013, occupe une place spéciale dans son cœur. Revenu à plusieurs reprises pour partager son humour avec un public marocain chaleureux, il continue de séduire les foules avec son spectacle «Une heure à tuer», programmé le 6 septembre au Megarama.
C’est la première fois que vous vous produisez à Casablanca ? Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir cette ville pour
votre tournée ?
J’ai déjà eu l’occasion de jouer à Casablanca pour mon spectacle précédent. Ça s’était très bien passé, au point où nous avons même dû ajouter une date supplémentaire. Il était donc tout naturel pour moi de revenir.
Votre spectacle s’intitule «Une heure à tuer». Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Parce que c’est exactement ce que les gens viennent faire : passer plus d’une heure avec moi, dans le plaisir et le partage. On m’a souvent surnommé le punchliner, la mitraillette, d’où ce clin d’œil, mais bien sûr, tout le monde sortira vivant de ce spectacle ! Plus sérieusement, ce spectacle est l’occasion pour moi de réfléchir aux mécontentements populaires, peu importe le pays. Nous avons tous des envies de changement, des choses à dire. Ce qui est intéressant, c’est que les problématiques ne sont pas les mêmes au Maroc qu’en France, mais il y a des parallèles à faire, et c’est en posant des questions au public que je construis ce spectacle. Je ne prétends pas tout connaître du Maroc, mais c’est cette interaction qui me permet d’aborder des sujets universels.
Avez-vous adapté certains aspects de votre spectacle pour mieux résonner avec la culture locale ?
Il serait étrange de faire un spectacle purement franco-français au Maroc. Bien que le Maroc et la France soient étroitement liés, j’ai conscience que de nombreux Français résidant au Maroc viennent voir le spectacle, mais l’idée est d’avoir un propos universel. Même si les situations en France et au Maroc diffèrent, il existe des points communs, et c’est ces connexions que je cherche à établir.
Vous avez une carrière qui s’étend du stand-up à la télévision. Quelle place occupe le stand-up dans votre parcours artistique, et pourquoi continuez vous à y revenir ?
Le stand-up c’est ma base. C’est d’où je viens et c’est là où je me sens le plus authentique. Tout le reste, c’est du bonus. L’essentiel pour moi, c’est de pouvoir exprimer mes idées, que ce soit sur scène ou à travers un écran. Le stand-up reste ma discipline de cœur, mon sport.
Casablanca est une ville vibrante avec une scène artistique en pleine croissance. Avez-vous eu l’occasion de découvrir la ville et qu’en pensez-vous ?
J’ai eu la chance de jouer très tôt au Maroc. La première fois, c’était en 2013, j’avais à peine un ou deux ans de carrière. J’ai toujours aimé jouer ici. Le public marocain, tout comme les comédiens, est imprégné d’un sens de l’humour incroyable, présent à la fois dans la vie quotidienne et sur scène, quel que soit l’âge d’ailleurs, c’est hallucinant cette envie de rire qui est là, même quand ça ne va pas. Cette envie là je la trouve formidable, c’est pour ça que j’adore venir jouer au Maroc, ça fait des années que je viens, j’ai fait beaucoup de villes. J’ai l’impression d’avoir une petite partie de moi, de ma carrière, au Maroc.
Le stand-up vous permet de dialoguer directement avec le public. Quel message espérez-vous que les spectateurs retiendront après avoir vu «Une heure à tuer» ?
J’espère toujours que nous parvenons à nous comprendre, à nous connecter et à parler la même langue. Ce que j’apprécie particulièrement au Maroc, contrairement à ce qu’on m’avait raconté, c’est la liberté d’expression qui y est présente. C’est un élément crucial pour moi, c’est mon cheval de bataille. Je suis toujours surpris de voir à quel point les limites peuvent être repoussées ici, année après année, et cela se passe toujours bien. J’aime voir cette liberté de parole et cette insolence chez le public marocain, non pas dans un sens péjoratif, mais comme une manière de ne pas se conformer à des règles idiotes et je retrouve ça énormément de fois chez le public marocain.
Quels sont vos projets futurs après cette tournée ? Pouvons-nous nous attendre à vous revoir bientôt au Maroc ?
Après cette tournée européenne, j’ai envie de me lancer dans une véritable tournée africaine, notamment en Afrique francophone, et bien sûr, le Maroc en fera partie. Nous sommes en train de mettre cela en place doucement. Nous faisons les annonces quand tout est confirmé, mais je peux vous dire que je reviendrai clairement. Il n’y a d’ailleurs pas une année où je n’ai pas joué au Maroc. Je suis également concentré sur mes projets audiovisuels, mais cela prendra un peu de temps. J’ai la chance d’écrire moi-même, et je suis assez exigeant avec mon travail, donc cela arrivera, mais cela prendra un peu de temps.