Ahmed Lahlimi, patron du Haut-Commissaire au Plan (HCP) a tenu une conférence de presse ce jeudi à Rabat pour livrer plus d’informations sur le recensement général qui démarre dimanche prochain au Maroc. Lahlimi a d’abord nié que le recensement général ait pour but de porter atteinte aux droits des citoyens, y compris les aides sociales directes dont bénéficient les familles vulnérables.
Il a précisé que les questions contenues dans le questionnaire visent uniquement à recueillir des données, sans pour autant distinguer les riches des pauvres ou de déterminer la possession des biens de chaque foyer.
Lahlimi a insisté sur le fait que les questionnaires ne comprennent pas de questions sur les revenus ou les dépenses des ménages, ni sur le numéro de la carte nationale d’identité électronique.
Par conséquent, a-t-il poursuivi, les données collectées lors du RGPH ne peuvent pas être liées aux données personnelles incluses dans d’autres registres administratifs, tels que le registre national de la population ou le registre social unifié, et ne jouent aucun rôle dans la détermination de l’éligibilité ou du droit des familles à bénéficier des programmes d’aide sociale directe.
Ahmed Lahlimi Alami a souligné que le questionnaire inclut des questions sur la distance entre le domicile et le lieu de travail ainsi que le mode de transport utilisé. Selon lui, ces questions visent à identifier les problèmes et les contraintes liés aux déplacements.
Dans le même contexte, le Haut-Commissaire a annoncé que les enquêteurs, superviseurs, et représentants des autorités locales commenceront dès ce vendredi à se rendre dans les zones où ils seront affectés, afin de se préparer au début de l’enquête prévu dimanche prochain.
Phases de sélection et formation des enquêteurs
Lahlimi est revenu sur les principales phases de sélection et de formation des participants au recensement, précisant que la 3ème et dernière phase du processus de formation en présentiel, lancée le 15 août au profit des enquêteurs, des contrôleurs et des superviseurs communaux, a regroupé 55.000 personnes, dont 37% sont des femmes.
Il a aussi souligné que 48% des participants sont des jeunes âgés entre 20 et 29 ans, 80% sont âgés de moins de 40 ans, 60% sont des diplômés et étudiants, 32% sont des enseignants, 5% sont des fonctionnaires d’administrations et d’établissements publics, et 3% sont des employés du Haut-Commissariat au Plan (HCP), du secteur privé, ainsi que des retraités de la fonction publique.
Un double questionnaire
Pour ce qui est de la méthodologie, M. Lahlimi a fait savoir que le RGPH 2024 s’appuiera sur un double questionnaire afin de collecter les données auprès des ménages.
Ainsi, le premier questionnaire comprend des questions liées aux structures démographiques et aux phénomènes rares comme la migration internationale et la mortalité, alors que le second questionnaire, détaillé, comprend, en plus de ce qui précède, des questions sur de nouveaux sujets notamment la protection sociale, l’utilisation des technologies de l’information et de la communication et l’environnement, a expliqué le Haut-Commissaire au Plan.
Le format long du questionnaire vise à approfondir les sujets habituellement inclus dans les statistiques précédentes, comme la fécondité, la santé, l’éducation et l’activité économique, ce qui permettra de fournir les données nécessaires pour suivre les objectifs de développement durable et suivre le rythme de la mise en œuvre du nouveau modèle de développement, a-t-il noté.
Ce questionnaire est adressé à l’ensemble de la population des communes de moins de 2.000 ménages et à un échantillon de 20% des ménages des communes dont la taille est supérieure ou égale à 2.000 ménages, tandis que le questionnaire court sera adressé à 80% de la population.
Une application informatique pour la collecte des données
Par ailleurs, le Haut-Commissaire au Plan a fait remarquer que la collecte des données lors du RGPH sera effectuée via une application informatique, développée par les cadres du HCP et installée sur des tablettes, comportant les limites des districts et itinéraires que les enquêteurs doivent suivre au moment du recensement, les questionnaires et les règles de cohérence et de validité des données collectées, facilitant ainsi l’exploitation des informations collectées sur place avant leur transfert, en temps réel, au centre de gestion des données.
Ce point de presse a été l’occasion de discuter des conditions de réalisation de cette opération nationale d’envergure, d’aborder le processus de formation et de souligner la contribution des différentes parties prenantes.