Tayeb Himdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, a indiqué que le Maroc est concerné par l’alerte de l’OMS concernant la variole du singe, désormais considérée comme une urgence de santé publique de portée internationale.
Dans une déclaration à Le Site info, l’expert a assuré que le Royaume est susceptible d’être touché par ce nouveau virus, à l’instar de tous les pays, précisant qu’il est aujourd’hui nécessaire de sensibiliser les citoyens de sa gravité et de mettre à jour les protocoles prévus dans de telles situations.
«La variole du singe peut entraîner de graves complications sanitaires. D’après les premières données, le taux de létalité du virus est de 3%, ce qui est élevé. En plus, l’incertitude concernant les modes de transmission augmenterait sa propagation. À ce stade, les vaccins contre la variole, qui ont prouvé leur efficacité à 85%, demeurent le seul moyen de traitement et de prévention», explique Dr Himdi.
Le médecin souligne également que les symptômes de la variole se manifestent par une forte fièvre, accompagnée de maux de tête, de douleurs articulaires, de ganglions enflés, de fatigue et d’une éruption cutanée sous forme de petites vésicules.
Rappelons que l’Organisation mondiale de la santé a déclenché, mercredi, son plus haut degré d’alerte au niveau international face à la résurgence des cas de mpox en Afrique.
« Aujourd’hui, le comité d’urgence s’est réuni et m’a fait savoir qu’à son avis, la situation constitue une urgence de santé publique de portée internationale. J’ai accepté cet avis », a déclaré lors d’une conférence de presse le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
« L’OMS s’engage, dans les jours et les semaines à venir, à coordonner la riposte mondiale, en collaborant étroitement avec chacun des pays touchés et en tirant parti de sa présence sur le terrain, afin de prévenir la transmission, de traiter les personnes infectées et de sauver des vies », a-t-il affirmé.
L’OMS avait pris la même décision en juillet 2022, lorsqu’une épidémie de mpox s’était étendue à travers le monde, avant de la lever en mai 2023.
Les 15 membres du comité d’urgence « ont tous » estimé que les critères étaient réunis pour déclarer une urgence de santé publique internationale face à la hausse des cas en Afrique, a affirmé le président de ce groupe ad hoc d’experts, le professeur Dimie Ogoina.
« De nombreux membres du comité d’urgence sont d’avis que ce qui se passe en Afrique est en fait le sommet de l’iceberg, que le défi est plus grand et qu’en raison des faiblesses du système de santé, nous n’avons pas une vue d’ensemble du fardeau que représente le mpox », a-t-il dit, appelant à renforcer la surveillance et soulignant le manque de vaccins.
L’agence de santé de l’Union africaine avait déjà déclaré l' »urgence de santé publique », son plus haut niveau d’alerte, face à l’épidémie croissante de mpox sur le continent, lançant un « appel clair à l’action » pour enrayer sa propagation.
Un total de 38.465 et 1.456 décès à cause de cette maladie, anciennement connue sous le nom de variole du singe, ont été signalés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, avec notamment une augmentation de 160% des cas en 2024 comparé à l’année précédente, selon des données publiées la semaine dernière par l’agence de santé CDC-Afrique.
H.M.