Maroc

25 ans de règne. Secteur de la pêche : une transition verte vers l’économie bleue

Le secteur de la pêche au Maroc a subi une transformation majeure au cours des dernières décennies, s’alignant sur les principes de durabilité et de verdissement. Cette évolution s’inscrit dans le cadre de la promotion de l’économie bleue, visant à exploiter de manière durable les ressources marines tout en préservant l’environnement.

Sous l’impulsion de la stratégie Halieutis, lancée par le Roi Mohammed VI en 2009, le Maroc a entrepris une profonde mutation de son secteur de la pêche, visant à conjuguer exploitation économique et préservation des ressources marines.

Cette démarche s’inscrit dans le cadre plus large de la promotion de l’économie bleue, un concept qui vise à exploiter les ressources marines de manière durable tout en stimulant la croissance économique. Elle répond aux défis de la surpêche et de la dégradation des écosystèmes marins, avec pour objectifs de tripler la contribution du secteur de la pêche au PIB national, de doubler les emplois dans la filière et d’assurer une gestion durable des ressources halieutiques. La stratégie Halieutis 2009-2020 et sa seconde mouture, ont accordé un intérêt particulier à la question de durabilité.

Le secteur a ainsi subi une transformation majeure au cours des dernières décennies. La mouture 2020-2030, notamment, a ouvert la voie à de nouvelles orientations stratégiques, notamment le développement d’une économie bleue nationale déjà recommandée par le Nouveau Modèle de Développement.

Dans ce sens, le Maroc a déjà bénéficié de la part de la Banque mondiale d’un prêt de 350 millions de dollars pour appuyer le lancement du programme Économie bleue du gouvernement marocain pour stimuler la croissance économique, tout en améliorant la durabilité et la résilience des ressources naturelles, ainsi que la sécurité alimentaire.

Durabilité
Aujourd’hui, 96% des captures sont gérées par des plans d’aménagement contre 95% fixés en 2020 alors que le chiffre était à peine de 5% lors du lancement de la stratégie. De ce fait, les plans d’aménagement des plus importantes pêcheries ont été mis en place afin de préserver les ressources halieutiques nationales.

Actuellement, plus de 30 plans d’aménagements couvrent les pêcheries nationales les plus importantes en termes de capture allant de la pêcherie des petits pélagiques qui constituent près de 80% des ressources aux espèces de grande valeur économique comme le poulpe et les grands pélagiques (thon et espadon) et aussi les ressources littorales (algues et différents coquillages).

Cette couverture a été réalisée grâce au renforcement de la recherche scientifique, notamment l’INRH qui établit le diagnostic de l’état des stocks et réalise le suivi régulier de leur évolution face à la pression de la pêche et de la dynamique environnementale afin d’améliorer l’état des stocks aménagés.

Parallèlement, la priorité a été donnée à l’instauration des repos biologiques et le contrôle via l’installation du dispositif «VMS» (vessel monitoring system) qui a permis de lutter contre la pêche INN en plus de l’utilisation des caisses en plastique normalisées qui ont permis d’éliminer la pêche en vrac ainsi que le contrôle de la traçabilité (certification des captures) et l’instauration d’un plan national de contrôle des activités de la pêche maritime particulièrement pour le stock C.

L’aquaculture, futur de la pêche
Outre la question de performance et durabilité, le secteur de l’aquaculture qui a bouclé plus d’une décennie de développement, après la création en février 2011 de l’ANDA a bénéficié été munie d’un nouveau cadre règlementaire et juridique, allusion faite, au Dahir n° 1-22-81 du 13 décembre 2022 portant promulgation de la loi n° 84-21 relative à l’aquaculture marine. Publié au bulletin officiel n° 7159 du 09 janvier 2023, ce texte a défini les modalités et les règles de gestion de l’aquaculture marine et son développement.

Actuellement, l’ANDA ambitionne de réaliser un plan de développement stratégique à l’horizon 2030, assorti de la déclinaison des leviers de sa mise en œuvre. Le lancement de ce plan intervient dans un contexte où les performances du secteur aquacole font ressortir une croissance continue en terme de projets de fermes installées, au nombre de 173 fermes ciblant une production à terme dépassant les 99.400 tonnes/an. A ces projets s’ajouteront 61 autres projets, en cours d’acquisition des équipements, en vue d’une production cible annuelle d’environ 24.800 tonnes.

L’ANDA a mis en œuvre plusieurs axes prioritaires visant à créer un environnement propice au développement de la filière aquacole au Maroc. Dans cette même perspective, les orientations préliminaires de la nouvelle stratégie du secteur positionnent l’ANDA comme l’acteur principal de la montée en puissance et de la pérennisation de l’activité et lui demandent un rythme d’intervention doublement intensif.

Incitations fiscales
Sur plan lié à l’incitation fiscal à l’investissement, les lois de finances 2018 & 2024 ont apporté des mesures incitatives au secteur afin d’améliorer son attractivité. Il s’agit de l’exonération de la TVA sur les principaux intrants aquacoles, notamment les alevins, naissains et aliments en plus de la prorogation de la mesure relative à la baisse des droits de douanes sur l’aliment à 2,5 % (contre 25 % auparavant) pour une période de 6 ans.

En application de l’article 5 bis de la loi de finances n° 55-23 pour l’année budgétaire 2024, les aliments de poissons relevant de la position tarifaire n°2309.90.90.82 ont fait l’objet à titre dérogatoire, du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2026, des quotas annuels de 15.000 tonnes à importer à 2,5 % de droit de douane. Bien évidemment, l’intérêt de ces mesures est économique puisqu’elles ont un impact sur la rentabilité des projets aquacoles et l’amélioration de de la compétitivité des opérateurs nationaux pour, in fine, créer un climat favorable à l’investissement.

Selon l’ANDA, l’émergence du secteur aquacole au Maroc a permis d’injecter de nouveaux investissements dans le tissu économique tout au long des chaînes de valeurs. En chiffre, il s’agit de 70 navires aquacoles en 2024 contre un seul navire en 2012. Le constat est le même pour les unités de conditionnement dont le nombre a atteint 22 unités d’ici 2025 alors le nombre d’écloserie 2026 sera de 7 écloseries aquacoles. Par ailleurs, la taille du marché de l’aquaculture passera 290 milliards $ en 2022 à 421 milliards $ en 2030. De ce fait, 66 % des produits de la mer proviendront de l’aquaculture.

La rédaction / Les Inspirations ÉCO

 


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