Rabat: grande affluence sur les marchés de moutons
En dépit de la hausse des prix des moutons que certains éleveurs attribuent à divers facteurs, notamment la sécheresse, l’augmentation du coût des aliments pour le bétail et les retombées de la crise mondiale, une effervescence particulière est observée dans les marchés de Rabat et Salé, à quelques jours seulement de l’Aïd Al Adha.
Face à une offre diversifiée, les Marocains de divers horizons continuent leur recherche du mouton « idéal », tiraillés entre le souci de la qualité et les contraintes budgétaires, notamment avec les marchandages des Channakas (intermédiaires).
Une petite virée dans les souks, les fermes et autres espaces aménagés pour l’occasion dans les villes de Rabat et Salé démontre l’abondance de l’offre avec des moutons de races locales et importées, destinées au sacrifice pour assurer l’approvisionnement du marché national en viandes rouges ovines et stabiliser les prix.
« En dépit de cette offre abondante, la demande demeure timide pour les moutons de l’Aid », fait observer Mohamed, un vendeur de bétail qui fait le déplacement quotidien aller-retour depuis la commune de Rommani (banlieue de Rabat-Salé) vers le marché de Salé.
S’agissant des moutons espagnols, et particulièrement les Mérinos, il s’est montré sceptique quant à cette race qui demeure « étrangère » pour les Marocains, notant que les moutons locaux sont de qualité meilleure.
Il a ainsi relevé que le souk de Salé offre un large choix en termes de races (Serdi, Bergui…) de différentes régions du Royaume répondant à toutes les bourses, mettant en avant les efforts déployés par l’ensemble des intervenants pour réussir cette saison.
Préférant se procurer son mouton d’une ferme spécialisée dans l’élevage et la vente des ovins, Naoufal, un fonctionnaire de Témara, a indiqué qu’il achète le mouton de l’Aïd pour la deuxième année consécutive d’une ferme située à Sehoul qui propose une large gamme de choix, notamment pour la race Serdi.
« Malgré la flambée des prix qui caractérise cette année les marchés des moutons au Maroc, je veille comme chaque année à célébrer l’Aïd Al Adha, en perpétuant un rite religieux et consacrant les traditions ancestrales », a-t-il dit.
Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, avait annoncé qu’à ce jour, 5,8 millions de têtes d’ovins et de caprins ont été identifiées, dont 158.000 bêtes importées, confirmant ainsi que l’offre dépasse largement la demande.
Sadiki a fait état d’une baisse de 2% du cheptel ovin par rapport à l’année précédente, avec 20,3 millions de têtes, et de 4% pour le cheptel caprin qui compte 5,4 millions de têtes, notant que 214.000 unités d’élevage et d’engraissement d’ovins et de caprins destinés au sacrifice de l’Aïd Al-Adha ont été enregistrées.
S.L.