48 ans après la Marche verte : quel impact de développement pour les Provinces du sud ?
Les Provinces du sud connaissent des trajectoires particulièrement dynamiques, comme en témoignent les indicateurs macroéconomiques, supérieurs à la moyenne nationale (taux de croissance du PIB, PIB par habitant, taux d’accroissement démographique, notamment).
En 24 ans de règne du Roi Mohammed VI, les Provinces du sud ont connu deux principales phases dans leur histoire contemporaine de développement socioéconomique. La première période a été entamée en 1976 et a pris fin en 2015, avec le discours royal du 6 novembre de la même année. Quant à la seconde, elle a porté sur la mise en place d’un nouveau statut administratif, celui d’une autonomie dans le cadre de la régionalisation avancée, à partir du Nouveau modèle de développement des Provinces du sud, lequel couvre trois régions.
Actuellement, force est de constater que les réalisations de cette feuille de route se sont traduites au niveau de plusieurs indicateurs macroéconomiques, comme un taux de croissance du PIB et un PIB par habitant supérieurs à la moyenne nationale. Ceci est dû au maintien du rythme soutenu observé dans la réalisation des objectifs de ce Nouveau modèle de développement.
Ce dernier a permis, de par le potentiel qu’offrent les trois régions constituant les Provinces du sud, à savoir Guelmim-Oued Noun, Lâayoune Sakia Al Hamra et Dakhla-Oued Eddahab, à ces trois territoires de réaliser des trajectoires particulièrement dynamiques sur le plan de la croissance économique. À noter que la contribution régionale en termes de création du PIB en valeur, au titre de l’année 2021, s’élève à 4,8%, selon les comptes régionaux de 2019 et de 2020, et ce, en dépit d’une conjoncture économique marquée par les effets de la crise sanitaire.
Des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale
En volume, les comptes régionaux de l’année 2019 font ressortir des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale (+2,6%) pour Guelmim-Oued Noun (+7,1%), Laâyoune-Saguia Al Hamra (+7%) et Dakhla-Oued Ed Dahab (+4%). Le constat est le même en 2020 où les trois régions ont pu enregistrer, malgré le contexte difficile, des taux de croissance positifs, notamment Laâyoune-Saguia Al Hamra (+21,5%), Guelmim-Oued Noun (+3,6%) et Dakhla-Oued Ed-Dahab (+1,9%). Cette émergence économique a été accompagnée d’une amélioration sensible des conditions de vie de la population et d’accumulation du capital humain, avec des performances supérieures à la moyenne nationale.
Ainsi, parmi les cinq régions qui présentent un PIB par habitant supérieur à la moyenne nationale, figurent les provinces du Sud, avec Dakhla-Oued-Ed Dahab (84.069 DH), Laayoune-Saguia Al Hamra (66.241 DH) et Guelmim-Oued Noun (43.010 DH). Pour rappel, le PIB par habitant au niveau national s’est élevé la même année à 35.104 DH, selon les derniers comptes régionaux émis par le HCP.
Transition démographique : l’accroissement annuel le plus élevé
De surcroît, la transition démographique s’est inscrite sur la même tendance grâce, en particulier, à la forte urbanisation ainsi qu’au rythme accéléré de développement économique et d’amélioration des conditions de vie de la population des Provinces du sud. Signalons à cet égard que les comportements démographiques ne diffèrent pas du contexte national, se rapprochant des régions les plus urbanisées du Maroc.
En termes de vitesse d’accroissement démographique, la population de ces provinces est passée de 941.778 en 2014 à plus d’1 million habitants en 2020. Elle devrait se situer à environ 1,2 million, à l’horizon 2030, selon les projection réalisées, soit plus de 3,1% de la population nationale. Ces régions devraient donc connaître le taux d’accroissement annuel moyen le plus élevé du pays, entre 2014 et 2030, selon le HCP. Il se situerait ainsi à +1,4%, soit un taux supérieur à la moyenne nationale pour la période, qui est de l’ordre de +0,96%.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO