Maroc

CNSS : pas de cadeaux pour les restaurateurs

Le secteur des cafés et restaurants traverse une situation des plus critiques, à en croire les professionnels du secteur, rapportent nos partenaires LesECO.ma.

En effet, il semble qu’une vague de fermeture d’établissements sévit en ce moment à l’échelle nationale. Pour cause, l’incapacité d’honorer leurs engagements vis-à-vis de l’administration, laquelle impose des mesures anarchiques et dénouées de tout sens, selon les propriétaires.

Et ce sont les charges sociales et les taxes locales qui plombent le secteur. Depuis quelque temps, des propriétaires de cafés et de restaurants ont vu leurs biens saisis car l’administration leur demande de s’acquitter de montants conséquents.

«Des contrôleurs de la CNSS nous imposent de payer les déclarations des employés sans pour autant prendre en compte que durant la période des restrictions sanitaires, nous étions à 50% de nos capacités. Or, la caisse sociale nous a exigé d’assumer les déclarations pour 26 jours, ce qui est inconcevable et a alourdi nos charges sociales, non pas que nous sommes contre. Chaque employé est en droit de bénéficier d’une couverture sociale, mais au vu des circonstances actuelles, nous sommes dans l’incapacité d’assumer la totalité des charges sociales. Sous prétexte qu’il s’agit d’un chantier royal, les contrôleurs de la CNSS se croient tout permis», s’indigne Nourreddine El Harrak, président de l’association nationale des propriétaires des cafés, restaurants et unités touristiques au Maroc.

À noter que des justificatifs et des contrats ont été fournis par les professionnels afin de prendre en compte des dégâts subis depuis le déclenchement de la pandémie. Sauf que l’administration a fait fi de ces documents. Pire encore, elle a contraint les propriétaires à payer des pénalités, qui, dans certains, cas dépassent la valeur de l’actif commercial. Un abus, selon les professionnels du secteur surtout qu’il est appliqué au moment où la conjoncture reste loin d’être favorable avec la vague d’inflation qui continue de s’affoler. Et les professionnels de la restauration ne sont pas au bout de leurs peines. Les taxes locales exigées par les collectivités territoriales les accablent davantage.

En effet, ces taxes, dans certaines collectivités, sont passées de 70 dirhams par m² tous les trois mois, à 520 DH. S’ajoute à cela la taxe versée aux collectivités locales, qui représente 10% du chiffre d’affaires. Pour le président de l’association professionnelle, cette aberration n’est pas justifiée puisque la disparité se creuse entre les différentes zones.

« C’est pour cela que nous réclamons d’instaurer un plafond des taxes locales en fonction des régions. De plus, tout le système est à revoir pour ne plus rester sous la merci et l’hégémonie de l’administration qui exerce un plein pouvoir sur le secteur dont les affres de la crise sanitaire n’ont pas totalement disparu. On reste encore en pleine reconstitution et vu les contraintes, il est difficile de s’en sortir. Je tiens à préciser que le secteur compte un nombre important d’employés», déclare-t-il.

Maryam Ouazani


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