Maroc

Scandale au Gossip Beach de Casablanca

Le week-end a été marqué par une étrange affaire qui a secoué la corniche de Casablanca. Le Site info a mené l’enquête.

Tout a commencé par un message publié sur le compte Facebook du Gossip, un bar à salades, branché, situé sur la Corniche de Casablanca:

« Chers clientes, chers clients, nous avons le regret de vous annoncer que l’injustice a encore une fois triomphé et par conséquent nous avons été forcé de quitter les lieux, du jour au lendemain, sans aucune procédure judiciaire. Face à cette anarchie, qui malheureusement continue de régner dans notre pays, nous avons décidé de déménager et nous vous informerons prochainement de notre nouvelle adresse. Merci pour votre compréhension… », pouvait-on lire. Les messages de soutien des internautes n’ont pas tardé… et les questionnements aussi.

Une vidéo postée sur YouTube, rapidement supprimée, a elle aussi contribué à alimenter la rumeur.

Sur cette vidéo, on pouvait voir une dame au milieu des employés de l’établissement. « Ici, c’est chez moi… Si vous voulez travailler avec moi vous êtes les bienvenus, vous pouvez être mes employés, je ne trouverai pas mieux que vous… sinon vous n’avez qu’à aller travailler à Ziraoui (ndlr: un autre local de la propriétaire)… Je respecte la loi… Qu’on ne vienne pas abuser de ma gentillesse : l’électricité, le matériel, l’eau, tout est à mon nom… Pourquoi je vais les laisser continuer à m’exploiter ? », expliquait la femme, visiblement exaspérée.

Le Site info a mené l’enquête et a interrogé plusieurs personnes présentes sur les lieux.

Selon des sources proches des gérants du Gossip, il y a trois ans et demi, ces derniers ont signé un contrat de gérance avec un homme qui avait la concession auprès des domaines maritimes pour le terrain qui appartient à l’Etat. Il y a environ un an, le concessionnaire effectue un autre contrat où il cède une sorte d’esplanade qui se situe au sous-sol du Gossip. Cet endroit s’appellera La Veranda, un café-chicha.

Suite à un litige, les propriétaires de La Veranda se rendent aux domaines maritimes où ils parviennent finalement à obtenir un contrat de location, en bonne et due forme, qui en fait les uniques propriétaires. « Les domaines maritimes pensent que les locaux ont été sous-loués par le passé », nous affirme une source sous couvert d’anonymat.

Fin février, La Veranda adresse un ultimatum au Gossip afin de récupérer l’intégralité de ce qui lui appartient. Le Gossip demande alors un délai pour quitter les lieux, étant donné qu’ils ont plusieurs salariés.

« Je leur avais laissé un mois pour partir et cela fait trois mois qu’ils ne sont pas partis. Je leur ai même proposé un salaire et ils n’ont pas accepté », nous confie la propriétaire qui affirme qu’elle a racheté le Gossip et que tout lui appartient, documents à l’appui.

D’après des sources présentes sur les lieux, la propriétaire de La Veranda aurait coupé l’électricité et placé une porte en fer pour empêcher l’accès aux propriétaires. « Les effets personnels et le matériel des propriétaires ont été réquisitionnés par la gérante », nous indique un membre du personnel. Pour sa part, la gérante précise que tout ce qui est dans le local lui appartient et lui revient de droit.

La propriétaire de La Veranda nous a aussi envoyé un communiqué afin d’apporter des précisions:

« Depuis quelques mois, la société LBV a eu l’exploitation des lieux abritant Gossip Beach et La Veranda, et comme le stipulent les termes du contrat d’exploitation, il nous est strictement interdit de sous-louer ou donner la gérance à une tierce personne. Par ailleurs, nous tenons à préciser que les deux gérantes étaient simples employées sous l’ancienne concession et qu’à ce jour et à l’heure à laquelle nous publions ce démenti, elles occupent toujours les lieux et que la procédure d’expulsion n’a toujours pas été entamée. Nous laisserons la justice qui est souveraine dans notre pays faire son travail. Nous regrettons encore une fois que leur publication de ce jour n’ait pour but que de leurrer les gens et de s’attirer leur compassion ».

Après avoir pris connaissance de ce texte, Gossip a tenu à apporter les informations suivantes:

« Légalement, pour expulser une société, il faut une ordonnance du tribunal, ce qui n’est absolument pas le cas. Elle n’avait pas le droit d’utiliser les méthodes employées:  elle a cassé la porte, coupé l’électricité et mis une porte pour bloquer l’accès aux cuisines. Les employés continuent de venir sans pouvoir travailler et nous allons les payer. Cette femme n’a jamais acheté le Gossip et nous n’avons jamais été employées. ». Affaire à suivre.

H.B.

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