Comment développer l’industrie automobile au Maroc ? La vision de Adil Bennani (VIDEO)
Le Maroc sera ainsi le premier pays à profiter de cette demande. Il faut dire que le Maroc a mis en place les lois, les accords de libre-échange, les dispositifs d’accompagnement au niveau du foncier, de l’énergie, de la formation ainsi que les ressources humaines. Ces aspects représentent l’ensemble des cases qu’un constructeur doit cocher avant de décider d’installer sa production dans un pays donné. Toutefois, même en ayant ces atouts, si le pays d’accueil n’a pas de débouchés pour écouler les véhicules produits sur son territoire, y installer une production ne servira pas les intérêts du constructeur. A vrai dire, dans un contexte d’instabilité de la demande mondiale, les constructeurs y réfléchissent à deux fois avant d’étendre leur capacité de production. En tout cas, ce qui est intéressant de noter, c’est que la stabilité économique et politique d’un pays est un facteur fondamental dans la prise de décision d’un constructeur. Ce qui se passe en Ukraine a fait que le secteur du câblage a changé la direction de sa production vers le Maroc. En somme, l’équation est simple chez les constructeurs.
Pour s’installer dans un pays, de deux choses l’une: soit le pays lui-même est un gros demandeur de véhicules, comme le Brésil, donc le constructeur s’y installe pour répondre à 100% à la demande locale ; soit le pays n’est pas fortement demandeur en interne, mais les pays de son bassin environnant le sont et là aussi le constructeur y trouve de l’intérêt. C’est la stratégie qu’a suivie le Maroc il y a une quarantaine d’années et elle a bien fonctionné. Aujourd’hui, le pays a pris un nouveau virage, celui de la décarbonation de la production qui est un sujet cher aux constructeurs ».