Refus de visa au Maroc: l’AMDH persiste et signe
Le Bureau central de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), lors de sa réunion du samedi 24 septembre courant, a appelé à l’organisation d’un sit-in symbolique devant le siège de la Délégation de l »Union européenne, à Rabat, le mardi 4 octobre prochain.
Par la suite, il a été décidé de remettre une lettre de rappel, directement sur les lieux, à l’ambassadrice de l’UE, protestant contre la réduction, voire le refus, de l’octroi de visas aux demandeurs marocains par certains consulats européens.
Auparavant, l’AMDH avait adressé une correspondance à l’ambassadrice de la Délégation de l’UE et aux responsables de cette dernière, en vive protestation et grande consternation à l’encontre de ce qu’elle a nommé » les pratiques humiliantes et dédaigneuses des services consulaires européens, en général, et français, en particulier, vis-à-vis des citoyennes et des citoyens marocains demandeurs de visas ».
Dans cette même correspondance, l’AMDH a demandé à leurs destinataires leur intervention afin de mettre fin à ces pratiques inadmissibles et ségrégationnistes, qui ne cessent de prendre de l’ampleur et de s’aggraver depuis déjà plusieurs années.
Le Bureau central de l’AMDH a également rappelé que les pays de l’UE ont réduit, d’une manière surprenante et importante, le nombre de demandes de visas et ce, en fermant progressivement, partiellement ou totalement , les plateformes permettant de prendre rendez-vous, via le Net. Ces plateformes ne sont plus accessibles que parcimonieusement et pour de courtes durées, ce qui a permis à des mafias de spéculateurs et d’intermédiaires l’aubaine malhonnête et cupide de devenir « spécialistes e-visas », parvenant à obtenir aisément des RDV et les monnayer à des prix exorbitants à des citoyens privés de tout moyen d’obtenir un RDV dans des conditions normales, légales et sûres.
De surcroît, la goutte amère qui fait déborder le vase de ces pratiques cavalières et éhontées de certains pays européens à l’égard des Marocains demandeurs de visas Schengen, c’est que l’on a délégué à des sociétés intermédiaires, prestataires de services (ndlr, des TLS contact) l’autorisation de la gestion des centres de collecte des demandes de visa.
Ces TLS contact se chargent alors de faire parvenir les demandes aux services consulaires concernés en contrepartie de sommes d’argent sonnant et trébuchant que sont obligés de casquer les citoyens. Sans néanmoins être sûrs d’obtenir le fameux « sésame » qu’est le visa et sans également être remboursés en cas de refus dont personne ne leur explique la raison!
Ainsi, la correspondance précitée, signée du nom du président de l’AMDH, Aziz Ghali, a aussi réitéré que parmi ces pratiques dédaigneuses et humiliantes, « les autorités concernées, relevant des ambassades et des consulats des pays de l’UE, ne daignent même pas, de façon convaincante, expliquer les raisons de la revue en hausse des refus d’octroi du visa, comme elles ne remboursent pas aux demandeurs, ainsi déboutés, la somme d’argent dont ils se sont acquittés.
« Ce qui constitue des frais non dus pour un service non reçu! », a martelé le Bureau central de l’Asssociation marocaine des droits humains.
Larbi Alaoui
*