Yassine Belattar: « Je suis l’enfant de Casa et Marrakech »
Le Franco-Marocain, Yassine Belattar, a décidé de se produire au Maroc, pour la première fois. Histoire de se connecter avec son pays et lui montrer ce qu’il est devenu. Un tournant dans la carrière de l’artiste précoce qui nourrit de grandes ambitions pour le Royaume. Entretien avec l’enfant prodige qui vient respirer au Maroc.
Vous allez vous produire à Casablanca et Rabat, les 27 et 29 septembre. Il s’agira de votre toute première prestation au Maroc. Pourquoi avoir attendu jusqu’à maintenant ?
J’ai toujours reporté en me disant que je le ferai dans un contexte tout à fait particulier pour moi. En effet, j’ai commencé ma carrière alors que je n’étais qu’un enfant et désormais, je reviens au Maroc comme un homme. Ça change beaucoup de choses. Me connecter avec mon pays et lui montrer ce que je suis devenu, c’est un tournant dans ma carrière.
Qu’est-ce qui vous a décidé à venir vous produire au Maroc ?
L’invitation du producteur Brainbow, que j’ai appris à connaître, et dont j’estime l’engagement. Ensuite, je pense que le succès du spectacle en France fait que je peux avoir l’ambition de le montrer au plus grand nombre. Je suis fier de venir au Maroc car il était inconcevable de ne pas montrer à ma famille et aux Marocains ce que je suis devenu avant d’arrêter ma carrière.
Qu’est-ce que vous avez envie de dire au public marocain lors de vos prochains spectacles ?
Je n’ai rien à dire aux Marocains… J’en suis un ! Essayerez-vous de convaincre votre famille de venir vous voir? Je suis l’enfant de Casa et Marrakech. J’ai ri et j’ai pleuré dans ce pays, et je viens avec un spectacle qui raconte tout cela.
Vous n’êtes pas venu au Maroc en simple humoriste. Vous avez décidé de vous y installer. Qu’est-ce qui explique ce choix ?
Le contexte est particulier pour moi. La France ne peut garantir la protection ou la valorisation -voire simplement le respect- des gens de confession musulmane. La classe politique (et surtout les médias dans leur quasi-totalité) conditionnent les Français pour qu’ils s’affrontent et non pour qu’ils se respectent. Je viens respirer au Maroc. La presse a vite fait de dire que je m’y installais, ce qui n’est pas vrai. J’installe surtout mes activités au Maroc et j’arrête ma carrière car je ne suis pas le punching-ball de la France.
Vous nourrissez de grandes ambitions dans votre pays d’origine. Concrètement, quels sont les projets que vous comptez lancer au Maroc ?
Le succès doit être précédé par de la discrétion, mais je peux déjà vous dire que ce sont des projets économiques qui vont dans le sens du pays. Le Maroc ne se raconte pas, il se vit. Mon ambition serait qu’il accueille les Jeux Olympiques. Avec une telle croissance et l’ambition que j’ai pour ce pays, et l’Afrique en général, nous pouvons rendre ce rêve possible.
Vous êtes un ancien «conseiller banlieues» de Macron en France. Ce dernier est attendu au Maroc dans les semaines à venir. Quel est votre regard sur les relations entre Paris et Rabat ?
Je pense -et j’espère- qu’il viendra, vu la spécificité des relations entre les deux pays. Celles-ci dépassent les dirigeants, elles rassemblent deux peuples dont les binationaux sont le pont ! Je suis attristé de voir la dégradation de cette relation. C’est un peu comme si mes parents s’étaient fâchés. Mon but serait de réconcilier mes parents et je suis dans cette perspective pour le bien de mes deux pays. Je connais des gens magnifiques des deux côtés, et je pense que cela s’arrangera. On fera tout pour cela.
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