Maroc

Agences de voyage : les professionnels s’inquiètent pour le futur

À l’heure où l’industrie du tourisme cherche à se repositionner dans le tissu économique et se réorganise pour résorber les 500.000 emplois perdus, des grincements de dents se font entendre chez les agences de voyages, suite à la publication au Bulletin officiel, début septembre, du décret d’application n°2.21.80 de la loi n°11.16 qui réglemente l’obtention des licences A et B.

L’instauration des licences A et B aura-t-elle l’effet escompté ? La question reste posée. Tout compte fait, la publication au Bulletin officiel, début septembre, du décret d’application n°2.21.80 de la loi n°11.16 qui réglemente l’obtention des licences A et B d’Agence de voyages et qui organise la profession d’agent de voyages a du mal à passer. Ce texte, présenté comme visant à adapter le métier à l’apparition de nouveaux acteurs comme les agences de voyages numériques, fait grincer des dents et pousse plusieurs acteurs du secteur à monter au créneau.

Contacté par nos confrères Les Inspirations Éco, Othman Cherif Alami, président du Conseil régional du tourisme de Casablanca-Settat et président du Groupe Investour, explique qu’«aujourd’hui, les citoyens ne font pas parfaitement la distinction entre pharmacie et parapharmacie. Comment voulez-vous que demain, ils distinguent l’agence A de la B ? C’est une perturbation en période post-covid qui est, selon moi, inutile. En effet, créer des agences B pour augmenter les points de ventes à l’ère du digital et du numérique est une véritable contradiction. Créer un revendeur du tourisme de catégorie B, c’est mettre le consommateur en situation précaire».

Amal Karioun, professionnel du voyage, ex-président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM), explique qu’à la faveur de ce décret, «le titulaire d’une licence d’agence de type B n’est pas tenu d’avoir un local, ni d’en faire son activité principale. Il peut être boucher, épicier, charbonnier pourvu qu’en toute légalité et en se mettant sous le couvert d’une, deux, voire dix agences de voyages, il vende des produits qu’il aura confectionnés, étiquetés et labellisés sous couvert d’une des agence «A» dont il vend des produits».

Et d’ajouter : «maintenant, nous pouvons aussi imaginer tous les scénarios possibles. Comment traiter les dérives, comment légiférer, je ne sais pas ! La grande question que je me pose est la suivante : pourquoi et comment le secrétariat général du gouvernement n’a pas envisagé ce genre de problématiques avant de donner son feu vert à l’administration de tutelle ?». Globalement, les agences de voyages se disent «très déçues du décret d’application» n°2.21.80 de la loi n°11.16. Selon Othman Cherif Alami, certains même pensent à mener une action visant à demander l’annulation de ce décret qui «n’a aucun sens», selon eux.

Modeste Kouamé


whatsapp Recevez les dernières actualités sur votre WhatsApp
Les dates des prochaines vacances scolaires au Maroc











Rejoignez LeSiteinfo.com et recevez nos newsletters



Bouton retour en haut de la page