Le délégataire du transport urbain, City bus, a formulé une nouvelle proposition pour la rénovation de la flotte du transport urbain dans la ville de Fès. La proposition de City bus est ainsi passée de 378 MDH à 420 MDH, dont une subvention de 210 MDH assurée par le ministère de l’Intérieur.
Dans le cadre de la procédure d’arbitrage menée par le ministère de l’Intérieur, pour trouver une solution aux problèmes liés au transport urbain dans la ville de Fès, le délégataire City bus a formulé une nouvelle proposition, au ministère, pour la rénovation de la flotte du transport urbain. Selon Les inspirations ECO, la proposition de City bus est ainsi passée de 378 MDH à 420 MDH, dont une subvention de 210 MDH (50%) assurée par le ministère de l’Intérieur, en contrepartie de 210 MDH d’investissement du délégataire.
Le Conseil de la ville conditionne cette aide financière de l’État à la signature d’un nouveau contrat avec le délégataire. Les responsables de la commune nous ont expliqué que le contrat actuel contient des clauses non précises avec des termes vagues qui introduisent une certaine confusion lors de son application.
Dans ce cadre, Abdeslam El Bekkali, maire de la ville, ambitionne de mettre en place un nouvel accord qui répondra aux points qui sont négligés dans l’actuel contrat. Pour lui, «l’accord avec le délégataire sera ficelé de manière à ne rien laisser au hasard. Cela va nous permettre de s’assurer que les subventions accordées par l’État vont profiter aux citoyens et non pas à l’intérêt particulier de qui que ce soit». Actuellement, ce nouvel accord est en cours de validation par le ministère de l’Intérieur.
Création d’un compte spécial pour le développement du transport
En attendant la validation du nouveau contrat, le conseil a procédé à la mise en place des clauses non encore appliquées. Il s’agit, notamment, de la création d’un compte spécial pour le développement du transport. Selon les dispositifs du CPS signé par la commune et le délégataire, ce compte devrait être créé en 2012. Après 10 ans de retard, le projet de création de ce compte a été récemment validé par le conseil lors de la dernière session extraordinaire.
Selon le maire, «ce compte permettra de recevoir les redevances, les subventions du ministère de l’Intérieur, ainsi que les pénalités du délégataire». Pour cette dernière rubrique, la commune a déjà comptabilisé plus de 1,73 milliard de DH d’amendes envers le délégataire, dont un ordre de recettes déjà signé. En effet, alors que la société s’était engagée à alimenter le parc d’autobus de la ville avec 350 véhicules, elle n’en a fourni que 150, dont la plupart sont actuellement dans un état très détérioré. De plus, la commune a recensé un ensemble d’infractions qui auraient été commises par le délégataire, dont une insuffisance du nombre de bus, des lignes non couvertes et des équipements endommagés.
Conditions d’acquisition
Dans le cadre des mesures transitoires, le délégataire devra consentir un investissement supplémentaire de 20 MDH pour l’acquisition de 50 bus d’occasion opérationnels, au plus tard deux mois après la signature de l’avenant. Il sera également question de la suppression des minibus (sprinter) et leur remplacement par des bus de 12 mètres. Conformément au nouveau contrat proposé, l’acquisition des véhicules devrait être réalisée dans un délai de 10 mois, à compter de la date de signature d’un avenant au contrat qui lie la commune à la société. Dans ce cadre, la commune compte établir un planning d’investissement bien précis avec les dates de livraison des bus, des devis justifiés et les lieux d’acquisition.
Selon nos sources, les membres de la commune accordent une préférence aux fabricants de bus nationaux. «La commande des bus sera suivie de visites périodiques de l’usine chargée de la production pour s’assurer de l’avancement des travaux et du respect du délai de livraison», précise El Bekkali.
Il faut rappeler que la procédure d’arbitrage lancée par le département de l’Intérieur a été déclenchée suite à une demande du délégataire pour dédommagement au titre de l’ensemble des pertes subies, qu’il estime à 2,8 milliards de dirhams. En effet, suite aux déclarations du maire de la ville de Fès, qui a décidé de poursuivre la société en justice, cette dernière a fait part de son étonnement quant à «la campagne de diffamation» menée par la commune à son encontre. CityBus Transport Groupe dispose d’un capital 100% marocain. Dotée d’un parc total de plus de 1.000 bus, la société est présente dans sept villes, à savoir Fès, Meknès, Tétouan, El Jadida, Fquih Ben Salah, Oujda et Rabat. Rappelons que La société est présente à Fès depuis septembre 2012, où elle dispose d’un parc de 250 bus . À Meknès, City Bus exploite 160 bus depuis 2005, une cinquantaine de véhicules à El Jadida depuis 2013, et environ 90 bus à Tétouan, également depuis 2013.La société marocaine est aussi présente à Fquih Ben Salah depuis 2009.
Mehdi Idrissi