Maroc

Tourisme au Maroc : les voyants sont au vert, mais restons prudents

Une nouvelle page se tourne pour l’activité touristique, après deux années de Covid-19 extrêmement difficiles pour le secteur. Alors qu’une feuille de route se prépare, les opérateurs affichent leur optimisme, insistant toutefois sur la nécessité de mettre en place un certain nombre de préalables. 

Les douloureuses pages de la pandémie de la Covid-19 et les répercussions qui s’en sont suivies, deux années durant, semblent en passe d’être définitivement tournées. Un nouveau vent d’espoir souffle à présent sur le secteur, après le passage très remarqué de la saison estivale et de ses trois millions de visiteurs en seulement un mois et de demi de vacances. Les horizons, jadis très sombres, se sont éclaircies et la confiance revient à nouveau.
D’ailleurs, une feuille de route stratégique du secteur, laquelle s’inscrit dans la vision de doubler le nombre de touristes à l’horizon 2030 pour atteindre 26 millions de touristes, se prépare actuellement. La tutelle en a fait l’annonce, cette semaine, lors d’une réunion avec la Confédération nationale du tourisme (CNT) et ses principales associations et fédérations membres, en présence d’Adil Fakir, directeur général de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), et Imad Barrakad, directeur général de la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT).
Saluant les réalisations de la saison d’été, considérées comme un véritable baromètre de la reprise soutenue du secteur marquée par un quasi-retour aux niveaux de 2019, Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, insiste aujourd’hui sur l’importance de renforcer cette dynamique afin d’accélérer le rythme de récupération des performances d’avant-crise.
Si et seulement si…
Le plan d’attaque de la ministre, déjà mis en place pour augmenter à court-terme les capacités de l’aérien vers le Royaume, promouvoir la destination auprès des tour-opérateurs et renforcer sa notoriété auprès des touristes internationaux, semble séduire les acteurs. Le président de la CNT, Hamid Bentahar, y croit pleinement. Il insiste néanmoins sur l’impératif de remplir certaines conditions préalables.
Le secteur du tourisme mérite que lui soient donnés beaucoup plus de moyens afin de permettre à la tutelle d’atteindre ses objectifs, recommande-t-il. «Il est question, notamment, de doter l’Office national du tourisme d’un budget supplémentaire et d’accompagner de plus près la Royal Air Maroc». Hamid Bentahar plaide pour que l’on aille chercher les touristes là où ils se trouvent et notamment dans les marchés où la destination Maroc reste encore faible insuffisamment agressive. Il s’agit, notamment, des marchés asiatiques et de ceux d’Amérique du nord et du sud. Pour Hamid Bentahar, lors de la saison d’été, le secteur a suffisamment démontré qu’il pouvait être un levier important du développement socio-économique du pays.
En effet, dans ce contexte marqué par une forte reprise, mais aussi par les nombreux défis posés par la conjoncture internationale, le secteur du tourisme contribue à hauteur de 7% au PIB national et crée 550.000 emplois directs. Et ce potentiel reste encore sous-exploité au vu des nombreux atouts dont dispose le Maroc et l’intérêt et le dynamisme affichés par les visiteurs pour la destination marocaine.
Invitant l’ensemble des partenaires du secteur touristique, publics et privés, à redoubler d’efforts pour que cette relance profite équitablement à l’ensemble des régions du Royaume, Bentahar note que «le moment est venu de réaliser pleinement l’énorme potentiel du tourisme dans le Royaume, pour stimuler une croissance inclusive et durable. Chaque dirham investi dans le secteur du tourisme aura un impact certain quelque part».
Et d’ajouter que si les gros investissements nécessaires ont été déjà faits au Maroc, pour faire du Royaume une destination touristique attractive, il reste que les capacités hôtelières et aériennes ne suffisent pas. Il faut noter que la nouvelle stratégie du secteur reposera sur trois principaux axes. Il s’agit du renforcement de l’aérien à travers l’augmentation de la capacité et la multiplication des vols point à point, de l’alignement de l’offre touristique à la demande nationale et internationale, et de la stimulation de l’investissement public/privé autour de leviers prioritaires dont l’animation et l’écotourisme.
Suite à cette première rencontre avec les principaux acteurs, la tutelle annonce que les prochaines semaines connaîtront l’organisation de plusieurs ateliers de travail thématiques avec la participation des représentants des opérateurs privés afin d’affiner les objectifs et les programmes de mise en œuvre pour chaque filière touristique, et pour cibler les leviers et les projets prioritaires à déployer.
Khadim Mbaye 


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