La fuite des capitaux a repris de plus belle au Maroc
Tout le monde se souvient de la fameuse phrase prononcée par le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, lors d’une interview accordée à une chaîne arabe. Il avait notamment répondu à une question relative à la fuite des capitaux par « 3Afa Allah 3amma salaf » (amnistie). Il avait alors pris des mesures coercitives pour que tous ceux qui possèdent des biens à l’étranger, puissent régulariser leur situation avec le fisc. Le résultat est plus que mitigé, puisque les sommes rapatriées ne se chiffrent qu’à quelques malheureux millions de dirhams.
Or, une organisation internationale spécialisée dans la traque des fraudes financières, s’apprête à mettre sur la table du futur gouvernement, un volumineux rapport répertoriant les volumes des capitaux expatriés par les Marocains illégalement.
Il s’agit, selon cette organisation, d’une cadence de près d’un milliard de dollars par an. Ce qui totalise entre 2005 et 2015, plus de 10 milliards de dollars. Ce sont des hommes politiques, des personnalités influentes et des hommes d’affaires qui s’adonnent à cœur joie à cet exercice.
Pour cette organisation, le Maroc est classé 59ème sur 145 pays concernés par ce genre d’études et 2ème en Afrique du nord, après la Tunisie.
Ainsi, 30% de la fortune des familles les plus riches du Maroc, est domiciliée dans des banques suisses ou britanniques, car ces deux pays ne divulguent pas l’identité et respectent le secret bancaire. D’ailleurs, rapporte ce rapport, plusieurs détenteurs de comptes dans d’autres pays européens transfèrent leurs capitaux et fortunes vers ces deux pays.
E.F