Maroc: Ouahbi veut « encadrer » la liberté sur les réseaux sociaux
Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a vivement critiqué ce qu’il qualifie de « liberté effrénée » de la Toile et qu’il compare à de « l’outrance ».
En répondant aux questions orales des députés à la Chambre des représentants, lors de la séance du lundi 30 mai, concernant la diffusion de photos d’enfants sur les réseaux sociaux, le ministre a assuré qu’il s’agit là d’un grave problème dû « à la liberté totale » qui règne sur Internet.
La liberté d’expression est une chose et la dignité des personnes en est une autre, a précisé Me Ouahbi, tout en ajoutant qu’il est loisible à tout citoyen de jouir de sa liberté de critiquer la politique et les choix, mais que la vie privée des gens est sacrée.
Il a aussi souligné que toucher à la vie privée des personnes et diffuser et/ou partager leurs photos sur la Toile est considéré comme un crime que condamnent les articles du Code pénal 447, 2-447 et 3-447. De surcroît, les cas cités par l’article 54 du Code pénal doivent être davantage sévèrement sanctionnés, ainsi qu’à propos de la diffusion de photos et de la diffamation, non pas seulement dans les cas concernant les enfants, mais également la femme, la vie conjugale et la vie privée.
« Que signifie donc la publication de la photo d’une personne accusée d’un crime mais dont l’innocence est prouvée par la suite? », s’est interrogé le ministre de la Justice. Et dans cas de figure, a-t-il poursuivi: « La sanction doit être des plus sévères car l’innocence d’une personne, sa dignité et sa réputation sont sacrées. L’Etat se doit donc de protéger l’innocent, avant toute chose, et protéger les citoyens en ce qui concerne leur vie privée ».
L.A.