Le Maroc compte 842 détenus pour extrémisme et terrorisme (VIDEO)
La Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) a adopté une approche axée sur la réhabilitation et la réinsertion dans la gestion du dossier des détenus pour des faits d’extrémisme et de terrorisme, a souligné, ce vendredi à Salé, le directeur de l’Action socioculturelle et de la réinsertion des détenus au sein de la DGAPR, Moulay Idriss Agoulmam.
Cette approche trouve son essence dans les dispositions constitutionnelles, les textes législatifs et réglementaires nationaux, les chartes internationales et la volonté politique, a affirmé Agoulmam dans un exposé présenté à l’occasion d’une rencontre communicative organisée par la DGAPR, à la prison locale de Salé, sous le thème « Gestion des détenus poursuivis pour des faits d’extrémisme et de terrorisme ».
Au cours de cette rencontre, à laquelle a pris part le Délégué général à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, il a expliqué que la réhabilitation dans les établissements pénitentiaires passe par des programmes d’enseignement, de formation, d’alphabétisation et de renforcement des compétences et des activités sportives, artistiques et culturelles, outre des programmes spéciaux et d’éducation par les pairs.
A cet égard, le responsable a précisé que le programme d’éducation par les pairs, adopté par la Délégation générale dans le cadre du projet d' »Appui à la réforme du système pénitentiaire pour une meilleure réinsertion sociale », en partenariat avec la Rabita Mohammadia des Oulémas et avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du gouvernement japonais, a bénéficié à 47.959 détenus encadrés par 388 formateurs.
Il a, en outre, ajouté que le programme « Moussalaha » a été conçu et mis en œuvre en collaboration avec plusieurs partenaires et experts spécialisés, notant qu’il repose sur trois axes principaux : la réconciliation avec soi-même, la réconciliation avec le texte religieux et la réconciliation avec la société.
Ce programme, organisé sur 10 éditions, a été exécuté conformément aux aspects liés à la qualification religieuse, à l’accompagnement psychologique et à la qualification socio-économique, a-t-il poursuivi.
Agoulmam a souligné que le succès des programmes de réinsertion propres aux détenus pour des faits d’extrémisme et de terrorisme se manifeste à travers l’interaction positive des détenus bénéficiaires, la compréhension et l’assimilation du texte religieux et l’approche des valeurs sociétales correctes, ainsi que par la participation de certains détenus ayant purgé leurs peines à l’encadrement d’ateliers de réhabilitation au profit d’autres détenus.
Ces indicateurs, a-t-il enchaîné, consistent également en la mise en place de projets générateurs de revenus avec la contribution de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, l’implication positive dans le tissu sociétal, l’acceptation et l’implication des détenus dans les programmes de réhabilitation, en plus de la grâce Royale accordée à plusieurs détenus pour des faits d’extrémisme et de terrorisme.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ces programmes, la DGAPR s’est appuyée sur la qualification de son capital humain, en renforçant la formation du personnel et en élaborant des programmes et des guides de procédures, a souligné Agoulmam, notant que plus de 9.000 fonctionnaires, soit 96% du personnel des établissements pénitentiaires, ont bénéficié d’une formation de sensibilisation générale sur la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent à l’intérieur des prisons, et les bonnes pratiques de gestion des détenus pour extrémisme violent, dispensée par 40 formateurs régionaux qualifiés à cet effet, en partenariat avec le Centre mondial de sécurité coopérative (Global Center on Cooperative Security).
En ce qui concerne les statistiques relatives aux détenus incarcérés pour des faits d’extrémisme et de terrorisme, le responsable a fait savoir que le nombre de détenus, jusqu’au 16 mai, était de 842, dont deux femmes, précisant que 58,91% d’entre eux ont un faible niveau d’instruction, 21,38% un niveau moyen, et 19,71% un niveau universitaire.
Cette rencontre communicative a été marquée par la projection d’un film institutionnel retraçant les efforts de la DGAPR en matière de gestion des détenus poursuivis pour des faits d’extrémisme et de terrorisme, ainsi que par des témoignages d’anciens détenus incarcérés dans le cadre de la loi relative à la lutte contre le terrorisme ayant bénéficié de programmes de réinsertion.
Elle a été aussi ponctuée par la présentation d’une pièce théâtrale abordant « la pensée extrémiste » et ce, dans le cadre du programme « Mohakama », mis en scène par des détenus poursuivis pour des faits d’extrémisme et de terrorisme.
M.S.