Ramadan à Marrakech: Jamaâ El Fna reprend vie
La place mythique de Jamâa El Fna renoue progressivement avec sa dynamique, durant ce mois sacré de Ramadan, notamment dans le sillage de la reprise de l’activité touristique, surmontant ainsi relativement les effets du marasme engendré par la propagation de la pandémie de la Covid-19, qui a paralysé toutes les activités culturelles, artistiques et économiques qui meublent cet espace emblématique, inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNSECO.
Avec sa forte dimension à la fois culturelle et touristique, Jamâa El Fna demeure le cœur battant de la ville de Marrakech et confère une magie inégalée et un rayonnement éclatant à la Cité ocre tant au niveau national que sur le plan international.
Lieu de brassage et de rencontres, ce site incarne, en effet, l’identité nationale et internationale de Marrakech et constitue la pierre angulaire de l’économie locale à la faveur des activités variées qu’il abrite, ce qui fait de ce site incontournable la destination prisée aussi bien des Marrakchis que des visiteurs marocains et étrangers.
Grâce à cette reprise, la place Jamâa El Fna, inscrite par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel depuis 2008 et au patrimoine mondial depuis 1985, renoue progressivement mais sûrement, avec son lustre d’avant Covid-19 et avec sa dynamique touristique, en accueillant les visiteurs venus savourer et découvrir les vraies traditions populaires (conteurs, groupes musicaux, charmeurs de serpents, jeux d’acrobatie et autres), tout en dégustant les divers plats et mets servis par des chefs expérimentés.
Dans ce sillage, la responsable de l’Association des conteurs, du patrimoine et de tous les arts à Jamâa El-Fna, Meryem Amal, a expliqué que la Place commence à retrouver sa vitalité en accueillant un nombre important de visiteurs, faisant constater que les revenus de ceux qui animent cet espace demeurent encore faibles et en deçà de leurs aspirations pour surmonter la crise qui les a lourdement affectés.
Dans une déclaration à M24 la chaine télévisée de l’information en continu de la MAP, Amal a indiqué que l’affluence tangible que connaît la Place pendant le mois sacré de Ramadan atteint son apogée après l’Iftar, surtout que les différents artistes, conteurs etc… veillent à présenter leurs spectacles après la rupture du jeûne.
Toutefois, elle a exprimé son regret que les espaces dédiés aux animateurs de Halka soient réduits au niveau de la Place, en raison de l’expansion des restaurants mobiles et autres métiers.
Amal a également souligné la détermination des commerçants, des restaurateurs, des animateurs des Halkas et d’autres spectacles, ainsi que les prestataires de services au niveau de la Place Jamâa El Fna, de continuer à animer cet espace historique singulier, malgré la faible affluence des visiteurs dans l’espoir de voir le site retrouver son effervescence et sa dynamique habituelles.
Abondant dans le même sens, Hamid Aabida, président de l’Association des restaurateurs à Jemaâ El Fna, a expliqué que la Place renoue progressivement avec son effervescence durant ce mois béni, après la crise liée à la Covid-19, qui a frappé de plein fouet l’activité touristique à Marrakech, précisant qu’environ le tiers des restaurants qui meublent la place ont repris leur activité même si l’affluence reste encore timide.
Dans une déclaration similaire, Aabida a affirmé que 23 sur les 64 restaurants mobiles opérant à la place, veillent à présenter leurs différents mets aux visiteurs, en dépit de l’affluence relativement faible, faisant remarquer que le bénéfice que tirent les animateurs de la Place Jamâa El Fna de la reprise de l’activité touristique que connaît la Cité ocre en cette période, demeure faible en comparaison avec les journées ordinaires.
Evoquant l’organisation des « Iftars » collectifs, l’une des traditions marquant l’activité au niveau de la place Jamâa El Fna pendant le mois de Ramadan, Aabida, a fait savoir que cette initiative des bienfaiteurs au profit des nécessiteux et des visiteurs, qui leur permet de goûter les divers mets que présentent les restaurants mobiles sur place, fait défaut cette année, ce qui reflète les effets néfastes de la crise sanitaire sur le plan économique.
Dans l’attente que la Place de Jamâa El Fna retrouve son effervescence habituelle pleine, sévèrement affectée par la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, les animateurs de ce site historique sont, toutefois, patients et nourrissent l’espoir de voir cet espace emblématique renouer avec son lustre d’antan à tous les niveaux.
S.L. (avec MAP)