Au Maroc, les dernières pluies ont (presque) sauvé l’agriculture
Les dernières précipitations qui se sont abattues sur la province de Sefrou ont permis de sauver 50 pour cent de la superficie des cultures d’automne au niveau de la province, qui étaient avant le mois de mars dans un état de jaunissement ou de perte, a indiqué la Direction Provinciale de l’Agriculture (DAP) de Sefrou.
Ces dernières pluies ont eu un impact très positif sur la croissance du couvert végétal dans les pâturages, ce qui fournira d’importantes unités fourragères pour le bétail et réduira la charge d’achat des aliments du bétail chez les éleveurs, précise-t-on de même source.
La superficie réalisée en cultures d’automne au niveau de la province de Sefrou s’élève, selon la DPA, à 64.650 hectares, « dont 45.500 hectares de céréales en phase de remplissage des épis, avec 88 pc de la superficie de ces céréales dans un état favorable à bon ».
Le secteur agricole au niveau de la province de Sefrou parie, surtout après les récentes pluies, sur le programme des cultures de printemps qui concernent les pois chiches, les oignons, les pommes de terre et les carottes, sur une superficie d’environ 3.000 hectares, souligne la même source, faisant état de la réalisation de 25 pc de ce programme. La pluviométrie moyenne dans la province de Sefrou a atteint, au 7 avril, 325 mm, le mois de mars ayant enregistré, à lui seul, près de 200 mm, a noté la DPA.
À Khémisset aussi, ils sont optimistes…
Les récentes précipitations sont surtout venues à la rescousse d’une campagne agricole tant affectée par le retard des pluies. Dans la région de Rommani qui relève de la province de Khémisset, on peut constater à quel point la régularité des pluies depuis début mars ont fait sortir les cultures printanières et les légumineuses de la zone de danger.
Cette filière porteuse à l’échelle de la région a encore de beaux jours devant elle grâce à un rattrapage pluviométrique tant bénéfique pour l’ensemble du couvert végétal, particulièrement la culture des légumes et les parcours.
La Remontada, Dieu merci !
Non loin de la commune d’Ain Sbit à 34 km de Rommani, la verdure a gagné du terrain, où des parcelles de pois-chiches et de lentilles bien tracées sont à perte de vue tout au long des collines jouxtant les bords de la route reliant cette zone à vocation agricole avec la collectivité de Maâziz.
« Les 120 mm de pluies qui se sont abattus sur la région depuis le mois de mars et le début d’avril, ont eu un impact positif sur la campagne agricole et ont réduit le déficit pluviométrique frôlant actuellement 30% contre 60% enregistré avant les précipitations », a indiqué le directeur provincial de l’agriculture à Khémisset, Younes Sebbar.
« Grâce à ces précipitations salvatrices, les cultures printanières d’hiver et d’automne ont enregistré une amélioration substantielle, y compris la végétation », a-t-il expliqué dans une déclaration à la MAP.
De même, un programme ambitieux dédié à la culture printanière sur 6.500 hectares, plus particulièrement le pois-chiche, le tournesol et le maïs, a été mis au jour avec un impact très significatif auprès des agriculteurs de la filière, a-t-il dit. M. Sebbar a fait savoir, à cet égard, que la mise en œuvre de ce programme ambitieux se situe à quelque 50%, notant que la DPA de Khémisset table sur une exécution à 100% dans les semaines à venir, surtout avec le retour enthousiaste des Fellahs dans leurs champs.
La pluie sauve la saison agricole
Les dernières pluies enregistrées au niveau de la province d’El Hajeb, avec un cumul moyen de près 360 mm, ont sauvé la saison agricole actuelle, a affirmé le directeur provincial de l’agriculture, Mohammed Ijjou.
« Nous avons constaté un changement radical de l’état végétal de la plupart des cultures d’automne notamment le blé dur, le blé tendre et l’orge ainsi que la colza », a déclaré M. Ijjou, faisant état, aussi, d’un impact positif sur la croissance du couvert végétal des parcours au grand bonheur des éleveurs.
Le responsable provincial a mis l’accent sur l’amélioration des niveaux de la nappe phréatique dans l’ensemble des fermes agricoles irriguées notamment celles spécialisées dans la culture des légumes et des arbres fruitiers, ajoutant que cette amélioration réduira les dépenses des agriculteurs surtout celles liées à l’irrigation des arbres fruitiers.
M. Ijjou a rappelé que la direction avait lancé, au niveau de la province, le programme du ministère de l’agriculture visant à réduire les effets du retard des pluies à travers notamment la distribution de l’orge subventionné et les aliments composés outre l’aménagement des points d’eau.
La superficie cultivée à ce jour au niveau de la province d’El Hajeb a atteint 182.321 hectares dont plus de 61.000 ha ont été emblavés en céréales, selon des données de la même direction. Les céréales sont suivies de l’arboriculture avec 39.934 ha dont 8012 bour, les maraichages (12.640 ha), les fourrage (8.450 ha), les légumineuses alimentaires (4.690 ha) et les oléagineuses (707 ha), précise-t-on de même source, ajoutant que la superficie cultivable au niveau de la province s’élève à 222.000 ha.
Les dernières précipitations ont porté le cumul pluviométrique moyen à ce jour à 354 mm, en baisse de 31 pc par rapport à la campagne précédente, qui a enregistré 516 mm, et de 15,9 pc en comparaison avec une année normale.
La superficie cultivée en différents espèces se répartie entre 82.234 ha bour et 46.087 ha irrigués.
M.S.