Un rapport met le doigt sur les faiblesses de la production scientifique au Maroc
La production scientifique au Maroc demeure faible, en dépit d’une légère croissance des recherches dans les disciplines émergentes, a indiqué, mardi, la directrice de l’Instance nationale d’évaluation auprès du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (INE-CSEFRS), Rahma Bourqia.
Intervenant lors d’un webinaire dédié à la présentation des résultats du rapport d’évaluation « la recherche scientifique et technologique au Maroc », Bourqia a déploré le manque de mobilisation du potentiel humain dans la production scientifique au Maroc.
A cet égard, la directrice de l’INE a fait savoir, à titre d’exemple, que le nombre de dépôts de brevets au Maroc est plus d’origine étrangère que marocaine, précisant qu’en 2018, 2.323 dépôts ont été effectués par des étrangers, contre 186 dépôts par des marocains.
Présentant les résultats du rapport, Bourqia a pointé du doigt la problématique de financement, appelant à développer la capacité inventive marocaine et à augmenter et rationaliser les financements liés aux recherches, en s’inspirant des expériences internationales.
Abordant les défis liés au système de recherche au Maroc, Bourqia a mis en évidence le manque de socialisation à la recherche et à la culture scientifique au primaire, proposant d’inclure un esprit de recherche dès le plus jeune âge, en faisant travailler les élèves sur des projets.
Ce rapport sectoriel a un triple objectif, peut-on lire dans un argumentaire, rendu public à l’occasion. Il s’agit, d’abord, de fournir un panorama du système de recherche scientifique au Maroc et de son potentiel, deuxièmement, accorder à la recherche scientifique son rôle comme vecteur de développement du pays, et enfin, mieux éclairer la mise en œuvre de la loi-cadre n°51- 17, promulguée en août 2019, concernant le système d’éducation, de formation et de recherche scientifique.
Cette évaluation, qui sera publiée les jours qui viennent, présente une analyse évaluative du système de recherche scientifique et identifie les principales tendances, à travers une comparaison avec quelques pays émergents, en se focalisant sur les différentes dimensions, à savoir la gouvernance, la stratégie, le potentiel humain, l’organisation en structures de recherche et la production scientifique, entre autres.