Réouverture des frontières: ce qu’a dit le DG de l’ONMT sur les colonnes du Figaro
En décidant la réouverture de ses frontières, le Maroc donne le signal d’une reprise du tourisme dans des conditions d’accueil favorables et avec un minimum de restrictions, affirme Adel El Fakir, directeur général de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), dans un entretien paru dans Le Figaro mercredi.
« L’objectif est de garantir à la fois la sécurité des touristes et de notre population. Sur place, la liberté de mouvement est la règle en s’appuyant sur le passe vaccinal. À ce jour, 75% de la population cible du Maroc est vaccinée, dont la totalité du personnel du secteur touristique », relève El Fakir dans cet entretien mis en ligne sur le site internet du journal.
Le directeur général de l’ONMT, qui a dévoilé le protocole sanitaire qui régira les arrivées et séjours dans le Royaume à partir du 7 février, souligne que le signal donné par le gouvernement la semaine dernière, en annonçant très tôt des conditions d’accueil favorables aux voyageurs, « indique clairement la réouverture et la reprise de l’activité touristique”, qui sera “progressive mais pérenne, et sécurisée par notre protocole sanitaire”.
Rappelant que le Maroc, première destination étrangère des Français hors Europe, qui représentent le tiers des arrivées, a reçu en 2019 près de 4,2 millions de Français, El Fakir estime toutefois que “nous n’allons pas retrouver cette position tout de suite”.
Concernant les perspectives de reprise du trafic aérien, il précise qu’un certain nombre de compagnies opèrent déjà et confirment la reprise de leur activité au Maroc, dont la Royal Air Maroc, qui reprend toutes ses fréquences, Air France ou Transavia.
“D’autres compagnies préparent aussi leur reprise. Concernant la France, l’objectif est de revenir d’ici à cet été au niveau de trafic d’avant-pandémie, soit une moyenne de 66 vols quotidiens depuis 20 aéroports”, ajoute El Fakir, en notant que “certaines compagnies s’attendent même à dépasser les niveaux de réservation pré-pandémiques”.
A la question de savoir si le Maroc était prêt à accueillir de nouveau des millions de touristes, le directeur général de l’ONMT a fait savoir que la plupart des établissements hôteliers sont restés ouverts et une partie de leur activité a été fortement supportée par le tourisme domestique, qui représente en moyenne 32% des nuitées sur les 4 dernières années.
L’annonce des autorités a été faite en amont afin que les établissements accueillant des touristes se préparent au mieux, et l’État a débloqué de fortes aides, a tenu à expliquer El Fakir, ajoutant que tous les partenaires, agents de voyages ou hôteliers sont mobilisés pour préparer la reprise lundi dans des conditions sécurisées.
Il a par la même occasion écarté une éventuelle hausse des prix dans ce contexte, le secteur étant en reprise, alors que l’objectif des hôteliers est d’accueillir leurs clients dans les meilleures conditions.
“On l’a vu au cours des deux années écoulées, il n’y a pas eu de variation des prix. Encore une fois, le marché français est extrêmement important pour nous. Nous nous attendons à une reprise du tourisme sur l’ensemble des destinations et avec toutes les typologies de voyage : les jeunes, les couples et aussi les milléniaux, très friands du Maroc dans toutes ses dimensions, dépaysant, sûr et avec une grande diversité naturelle, tout en conservant une dimension humaine. Nous constatons déjà une reprise des réservations au niveau de l’hôtellerie et des agences de voyage”, affirme-t-il.
Selon lui, la crise sanitaire a permis aux Marocains de redécouvrir ou découvrir de nouvelles destinations dans leur propre pays comme Dakhla, Ouarzazate, Chefchaouen ou encore la lagune de Mar Chica, près de Nador, sur la façade méditerranéenne.
“Le secteur a su maintenir les établissements ouverts : c’est une véritable forme de résilience. Le Maroc doit se repositionner dans l’esprit des voyageurs comme une destination rassurante et de choix”, conclut-il.