Du jamais vu à Fès: des barrières pour chasser les marchands ambulants
Pour lutter contre la prolifération des marchands ambulants sur le boulevard «Route de Sefrou», les élus de l’arrondissement Saiss décident, du jour au lendemain, d’installer des barrières à travers des passages piétons.
Une mesure jugée par les citoyens comme preuve de «l’incohérence entre la vision des pouvoirs politiques de la ville dans la lutte contre les marchands ambulants et l’accompagnement des autorités locales comme acteur incontournable pour libérer les espaces publics». Cette opération a provoqué un tollé général et suscité le mécontentent de la population des rues mitoyennes et des passagers contre ces barrières qui entravent davantage la circulation des piétons.
Cela a été également abondamment commenté par les internautes qui estiment que ces mesures sont inesthétiques et portent atteinte à la dignité des habitants. D’après la plupart d’entre eux, «l’installation de ces clôtures au passage piétonnier démontre la faiblesse de la gestion de la ville par les dirigeants locaux». De plus, l’installation de ces clôtures n’a aucunement réduit le phénomène des marchands ambulants. Bien au contraire, ces derniers ont en profité pour y exposer leurs marchandises transformant ainsi le boulevard en espace d’exposition permanent. De hauts responsables à la commune et à l’arrondissement de Saiss n’ont pas souhaité commenter cette situation, laissant croire que ce sont les autorités locales qui sont derrière cette action. Il faut rappeler que les responsables de la ville de Fès ont initié plusieurs projets de marchés pilotes pour remédier à l’anarchie qui règne sur les espaces publics.
À cet égard, une vaste opération de recensement des marchands ambulants est en cours de finalisation dans plusieurs quartiers de la ville (Mont-Fleuri, Oued Fès ou encore sur la route Ain Chkef). Toutefois, et en dépit de la multiplication des espaces de vente organisés dans l’arrondissement de Saiss, d’autres quartiers connaissent l’arrivée en masse de nouveaux marchands ambulants. Ce qui remet en question l’efficacité de cette démarche adoptée alors que les responsables de la ville ont fourni beaucoup d’effort pour trouver les terrains permettant de sédentariser ces marchands.
Dans les quartiers populaires du centre-ville, tout au long de l’avenue Lalla Meryem, de Moulay Rachid et du boulevard Mohammed V, le nombre des «ferracha» connaît une hausse fulgurante. Une situation qui a poussé les autorités à prendre la décision de libérer progressivement les alentours des mosquées et des ruelles et plus particulièrement celles qui représentent des points noirs en matière de circulation et de sécurité des citoyens. Pour mettre fin définitivement à ce dossier épineux, les responsables de la mairie se sont mis d’accord sur l’acquisition du foncier de recasement dans les six arrondissements de la ville.
Mehdi Idrissi