Que s’est-il passé au lycée Lyautey de Casa?
Ce mercredi 25 janvier au matin, une manifestation d’élèves a donné lieu à des débordements.
Plusieurs passants racontent leur étonnement lorsqu’ils ont entendu, en provenance du lycée Lyautey, situé au quartier Bourgogne de Casablanca, des voix apparemment d’adolescents demander de garder son calme. Beaucoup disent avoir cru, dans un premier temps, à une possible prise d’otages. Fort heureusement, les faits semblent être beaucoup moins graves.
Des élèves de terminale du lycée français avaient prévenu leur administration qu’ils organiseraient une manifestation spontanée afin de dire leur mécontentement relatif à l’organisation d’un examen blanc. Ils étaient inquiets de la décision de la direction d’avancer la date du « bac blanc » au deuxième trimestre au lieu du troisième, chose qui pourrait les pénaliser, selon eux.
Aux alentours de dix heures, plusieurs élèves, munis de banderoles, de drapeaux marocains ont convergé vers la salle des professeurs pour exprimer leur mécontentement. Il semblerait qu’un désaccord entre l’administration et les professeurs soit à l’origine de ce mouvement de grève.
C’est alors que des débordements ont eu lieu. Des adolescents auraient réussi à s’emparer de micros afin, disent certains, d’appeler au calme. Une grande confusion semble avoir régné pendant une bonne trentaine de minutes. Plusieurs personnes confirment cette version des faits. Des vitres ont été brisées, un feu (sans conséquences) aurait pris dans un bâtiment. Selon un membre du lycée qui souhaite garder l’anonymat, des groupes d’élèves se seraient rués dans les couloirs et auraient proféré des insultes, parfois à caractère raciste, à l’égard des enseignants. Une version que ne confirment pas un grand nombre d’élèves sur les réseaux sociaux: « les micros ont été donnés par l’administration et il n’y a eu aucun débordement ».
Toujours selon nos sources, des parents d’élèves auraient été appelés en renfort pour encadrer la manifestation des élèves. Or, plusieurs élèves de collège ont vécu une situation de stress très difficile. Beaucoup ont demandé, apeurés, à leur professeur ce qu’il se passait.
Aux dernières nouvelles, il s’agissait d’un acte isolé (d’une poignée de jeunes) qui a fait « beaucoup de bruit pour rien », nous confie une élève en insistant sur le caractère « pacifique » de la manifestation.
Mais plusieurs questions se posent: comment de tels débordements ont pu avoir lieu? Comment se fait-il que des élèves aient ainsi pu être mis en danger? Des élèves que nous avons contactés se désolidarisent totalement de ces actes de violence et expriment leur plus grand soutien à l’égard de leurs professeurs.
De leurs côtés, les responsables de l’ambassade de France ont démenti toutes les rumeurs qui ont circulé concernant les incidents. Certains médias avaient en effet indiqué que des professeurs avaient été séquestrés, ce qui est « totalement faux ». Les choses seraient rentrées dans l’ordre le lendemain. Les élèves et l’administration ont donc trouvé un terrain d’entente.
Hicham Lamrani