Un avocat molesté par des policiers à Benslimane
L’affaire est grave et a conduit trois policiers devant le tribunal pour violence, arrestation arbitraire et coups et blessures. Il faut dire que ces policiers, deux hommes et une femme, n’ont pas eu de chance, puisqu’ils se sont attaqués à un avocat qui connaît bien évidemment ses droits.
Arrêté à l’entrée de Benslimane pour excès de vitesse, l’avocat a contesté la mesure, puisqu’aucune indication n’était affichée sur l’artère. Contrariés par les propos de ce conducteur très particulier, les policiers ont tenu à l’obliger à s’acquitter de l’amende prévue par le code de la route. Le ton est vite monté et les policiers n’ont pas hésité à le molester et ce devant une dizaine de personnes, affirme le quotidien Assabah.
Bien qu’il ait décliné son identité et sa qualité, les policiers ont embarqué l’avocat de force dans le véhicule de service et l’ont conduit au commissariat, précise cette même source. Là encore, les policiers vont « transgresser la loi », puisque l’audition d’un avocat ne doit se faire qu’en présence du bâtonnier ou de son adjoint. Clause qui n’a pas été respectée ni par les éléments de la sécurité ni par le procureur du tribunal de Benslimane. Ce dernier a même transgressé une règle d’or dans pareils cas, pour ne pas avoir avisé le procureur général, seul habilité à auditionner un avocat. D’ailleurs, il a été sermonné par son supérieur et devient passible d’une sanction administrative.
En fin de compte, l’adjoint du bâtonnier a assisté à l’audition de l’avocat qui a présenté au procureur général un certificat médical de 22 jours d’interruption de travail et les noms de témoins ayant assisté à son agression. Il a même attiré l’attention du magistrat sur le fait que l’un des policiers n’est pas officier de la police judiciaire, ce qui lui interdit catégoriquement d’interpeller des citoyens de la sorte.
L’enquête est en cours et aucune information officielle n’a pour le moment filtré.
Hicham Lamrani