Dans cette région du Maroc: 65 % des femmes ont subi au moins un acte de violence durant leur vie
Un pourcentage de 65,4% des femmes de la région de l’Oriental ont subi au moins un acte de violence durant leur vie, indique une note de la direction régionale du Haut-commissariat au plan (HCP).
La note, parvenue à la MAP et qui porte sur les effectifs des femmes âgées de 15 à 74 ans, montre un écart de 5,3 points de pourcentage entre les deux milieux de résidence, à savoir 66,9% en milieu urbain contre 61,6% en milieu rural.
Cependant, en comparaison avec le taux national, les femmes de la région sont plus épargnées de la violence par rapport à leurs homologues dans d’autres régions, le taux de prévalence de la violence à l’échelle nationale s’élevant à 82,6%, selon les données de ce document tiré de l’Enquête nationale sur la violence à l’encontre des femmes et des hommes de 2019.
Les formes de violence retenues dans cette étude comprennent la violence physique, sexuelle, psychologique, économique, électronique et la violence liée à l’application de la loi.
Ainsi, les résultats montrent que la violence psychologique est la plus prépondérante dans la région de l’Oriental avec un taux de 53,8%, suivie de la violence physique avec 23,5% puis la violence sexuelle avec 9,8%.
Si la prévalence de la violence à l’égard des femmes est moins accentuée dans la région par rapport au niveau national, il s’agit toutefois d’un effectif très important s’élevant à 619.000 femmes ayant toujours en mémoire un ou plusieurs actes de violence perpétrés à leur encontre durant leur vie, relève la même source.
«Ce chiffre reflète nettement la gravité du phénomène ainsi que les contrecoups causés par les impacts psychologiques, physiques, éthiques et sociaux de la violence aussi bien sur la femme violentée que sur ses enfants et sur son entourage en général», note la direction régionale du HCP.
La note souligne qu’à défaut de disponibilité d’indicateurs régionaux se rapportant à l’édition 2009 de cette enquête, on ne peut se prononcer sur la tendance à la hausse ou à la baisse de la violence à l’encontre des femmes dans la région.
Cependant, à l’échelle nationale, les indicateurs révèlent, globalement, un recul du phénomène entre 2009 et 2019, indique la même source.
Par ailleurs, les résultats de l’enquête montrent que le contexte conjugal l’emporte sur les autres contextes en termes de prévalence de la violence à l’égard des femmes, avec un taux de 26,7%.
«La prévalence de la violence dans le contexte conjugal plus que les autres espaces renseigne sur la nécessité de focaliser les actions à entreprendre en matière de sensibilisation des impacts préjudiciables de la violence conjugale sur la société toute entière et sur la femme violentée et ses enfants en particulier, pour lesquels la violence conjugale représente un des facteurs majeurs de risque», lit-on en conclusion de la note.
S.L. (avec MAP)