Maroc

Absence remarquée de Benkirane aux funérailles de Sidi Hamza Qadidri

Le décès du patriarche Sidi Hamza, le chef de la confrérie de la Tariqa Qadirya Boutchichiya, a donné lieu à des funérailles presque officielles, puisque tous les hommes du pouvoir y ont participé. Il y avait les conseillers du Roi, Fouad Ali El Himma et Omar Azziman, accompagnés du ministre des habous et des affaires islamiques Ahmled Taoufik, entre autres.  Le Roi a même reçu le fils et l’héritier de Sidi Hamza, Jamal Eddine Qadiri, venu lui présenter ses condoléances.

Beaucoup de personnes du monde politique ont présenté leurs condoléances soit directement ou par le biais d’un communiqué, comme c’est le cas du PAM. Mais les observateurs ont remarqué une absence de taille, qui est celle du chef de gouvernement désigné Abdelilah Benkirane, qui ne s’est pas déplacé à Madagh et n’a pas présenté ses condoléances en sa qualité de chef de gouvernement ou de chef du parti de la justice et du développement.

Ces mêmes observateurs voient dans cette défection une illustration des rapports crispés entre les représentants de la mouvance de l’islam politique et les mouvements de l’islam soufi, dont la Tariqa est l’incarnation.

Ce conflit est d’ordre stratégique, puisque les objectifs des deux mouvements sont antinomiques. Les Soufis, par essence rejettent toute ingérence officielle et directe dans les affaires publiques et s’en tiennent à leur rôle d’encadrement des croyants dans le strict respect des devoirs religieux. En outre, ils ont toujours soutenu le pouvoir en place, selon la règle islamique qui impose l’allégeance aux responsables de la Oumma.

Alors que les mouvements islamistes s’impliquent directement dans la vie publique et politique selon leur propre vision de l’application des préceptes de la religion dans la société. Ces deux visions ont de tout temps éloigné ces deux mouvances l’une de l’autre et il faut bien mentionner qu’elles étaient à l’origine du départ du cheikh Yassine de la Tariqa Boutchichiya pour créer son propre mouvement qui est l’organisation d’Al Adl Wal Ihsane.

Cependant,  est-ce une raison valable pour ne pas présenter les condoléances ? Dans les mœurs marocaines, il est dit que la mort peut réunir même les pires ennemis, comme cela s’est fait lorsque Ilyas El Omari s’est déplacé personnellement pour exprimer sa compassion à Abdelilah Benkirane lors du décès de sa mère.

M.D


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