Mohammed VI aux Algériens: « Vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc »
Le roi Mohammed VI a adressé, ce samedi, un discours à la Nation à l’occasion du 22ème anniversaire de son intronisation.
Dans son discours, le Souverain a affirmé que les raisons ayant conduit à la fermeture des frontières entre le Maroc et l’Algérie sont « totalement dépassées et n’ont plus raison d’être aujourd’hui ».
“Aucune logique ne saurait expliquer la situation présente, d’autant que les raisons ayant conduit à la fermeture des frontières sont totalement dépassées et n’ont plus raison d’être aujourd’hui”, a indiqué le Souverain.
“Entre deux pays voisins et deux peuples frères, l’état normal des choses, c’est Notre conviction intime, est que les frontières soient et demeurent ouvertes”, a dit le Roi, relevant que “leur fermeture heurte un droit naturel et un principe juridique authentique, consacré par les instruments internationaux, notamment le Traité de Marrakech, texte fondateur de l’Union du Maghreb Arabe qui prévoit la libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux entre les pays constitutifs de l’espace maghrébin”.
Le Souverain a rappelé qu’Il n’a eu de cesse, depuis 2008, de clamer haut et fort cette idée et de la réaffirmer à maintes reprises et en diverses occasions, soulignant que “ni Son Excellence, l’actuel président algérien, ni l’ex-président, ni Moi-même ne sommes à l’origine de cette décision de fermeture”.
“Devant Dieu, l’Histoire et nos concitoyens, nous sommes responsables politiquement et moralement de la persistance du statu quo”, a insisté le Souverain.
“Nous ne voulons ni faire des reproches, ni donner des leçons à quiconque. Nous nous percevons plutôt comme des frères qu’un corps intrus a divisés, alors qu’il n’a aucune place parmi nous”, a ajouté le Souverain, battant en brèche les divers arguments portés par d’aucuns contre l’ouverture des frontières.
“D’aucuns soutiennent l’idée erronée que l’ouverture des frontières apporterait seulement un cortège de malheurs et de problèmes, à l’Algérie et au Maroc. A l’ère de la communication et des nouvelles technologies, personne ne peut donner crédit à pareils discours”, a indiqué le Roi.
De fait, souligne le Souverain, la fermeture des frontières ne rompt pas la communication profonde entre les deux peuples, ajoutant qu’elle “nourrit plutôt une fermeture d’esprit, amplifiée par l’influence néfaste des contrevérités relayées par certains médias, telle, celle selon laquelle la pauvreté serait le lot des Marocains dont les moyens de subsistance se résumeraient à la contrebande et au narcotrafic”,
“Chacun peut vérifier l’inexactitude de ces allégations : la communauté algérienne qui réside dans notre pays, les Algériens d’Europe et les Algériens d’Algérie qui se rendent au Maroc savent ce qu’il en est et ne se laissent pas abuser par ces contrevérités”, a affirmé le Roi.
“Je rassure Nos frères en Algérie : vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc qui n’est nullement un danger ou une menace pour vous. En fait, ce qui vous affecte nous touche et ce qui vous atteint nous accable”, a dit le Souverain.
M.S.