CSMD: la recette pour une refonte de l’école marocaine
La Commission spéciale sur le modèle de Développement (CSMD) a appelé à une véritable renaissance éducative pour améliorer substantiellement la qualité de l’enseignement et replacer l’école publique au cœur du projet de société du Maroc.
Dans son rapport général, la CSMD conçoit un nouveau modèle de l’école marocaine basé sur l’autonomisation et la responsabilisation des jeunes en leur inculquant une éthique empreinte de valeurs humanistes ancrées dans l’identité marocaine, une ouverture d’esprit et une capacité d’adaptation dans un monde en mutation accélérée.
Ainsi, le rapport a mis en évidence une crise tridimensionnelle dont souffre le système éducatif marocain actuel qui s’illustre dans la qualité des apprentissages, la confiance des Marocains à l’égard de l’institution éducative et de son corps enseignant ainsi que dans la crise de vocation de l’école qui ne joue plus son rôle d’ascenseur social et de promotion de l’égalité des chances.
Considérant le système éducatif comme garant du développement, de l’épanouissement des citoyens, de la cohésion sociale, de la croissance économique et de l’inclusion territoriale, le Nouveau modèle de développement se fixe l’objectif de doter, à l’horizon 2035, plus de 90% des élèves des compétences scolaires fondamentales à la fin du cycle primaire, contre moins de 30% en 2020.
Dans ce sens, la CSMD estime que la réalisation de cette ambition requiert une transformation systémique touchant aux déterminants fondamentaux de la qualité de l’enseignement. Pour ce faire, le rapport préconise l’investissement dans la formation et la motivation des enseignants pour qu’ils deviennent les garants des apprentissages à travers l’amélioration de manière substantielle de la qualité de la formation des enseignants et la conception d’un nouveau parcours de carrière de l’enseignant visant à renforcer l’attractivité du métier. Il s’agit également de réorganiser le parcours scolaire et le système d’évaluation pour assurer la réussite de chaque élève et lutter contre le décrochage scolaire grâce à un dispositif basé sur cinq composantes parmi lesquelles le développement d’un préscolaire de qualité, l’organisation du parcours de l’élève en plusieurs paliers d’apprentissage, la mise en place d’un dispositif de lutte contre l’échec éducatif, le renforcement du système d’orientation scolaire et la valorisation de l’enseignement professionnel.
S’agissant des ressources pédagogiques, le rapport recommande la rénovation des contenus et des méthodes pour un enseignement efficace et épanouissant et propose, par ailleurs, d’enrichir l’enseignement islamique à l’école pour une éducation religieuse, vecteur de valeurs civiques fondées sur l’héritage spirituel du Maroc, ouvert et tolérant, ainsi que la promotion d’une éducation à la citoyenneté plus active qui transmet les règles de la vie commune et cultive l’attachement à la nation.
Préconisant, en outre, la responsabilisation des établissements pour en faire le moteur du changement et de la mobilisation des acteurs, le rapport note que la concrétisation de ces quatre propositions exige un nouveau système de mise en œuvre, porté par une volonté politique forte, pour assurer les conditions de réussite de la renaissance éducative.
La réalisation de ces recommandations pour le parachèvement de l’objectif fixé à l’horizon 2030 dépend également du phasage et de l’articulation des actions dans le temps comme déterminants pour le succès de la réforme, selon la CSMD.
UK