Les salafistes dénoncent la décision d’interdire la vente de la Burqa
A l’unisson, les symboles du salafisme au Maroc s’élèvent contre la décision des autorités d’interdire la fabrication et la vente de la Burqa.
Ainsi, et comme prévu, c’est le Sheikh Hassan Kettani qui a ouvert le bal pour fustiger cette décision qualifiée d’illégale et raciste et qui, selon lui, tend à imposer aux Marocains un style d’habillement bien déterminé. Pour lui, la Burqa et le Niqab font partie de la culture musulmane des Marocains et personne n’a le droit d’interdire ou d’en limiter l’utilisation, d’autant plus qu’il n’y aucun texte légal qui l’interdit.
Et en réponse aux supporteurs de cette décision, Kettani soutient que plusieurs choses ont été importées au Maroc, y compris la Burqa mais aussi la jupe et le costume européen.
De son côté, Abderrahim El Ghazali, le porte-parole du comité conjoint de défense des détenus salafistes, chère à Omar El Haddouchi, estime que cette décision est le prélude à l’interdiction totale du Niqab qui a toujours existé au Maroc. Il considère, également, que l’interdiction de la fabrication et de la vente de cet habit, est une violation flagrante du principe sacro-saint de la liberté individuelle et qui vise à effacer de la société les aspects d’appartenance à la culture de l’Islam, en tant que religion d’Etat.
Pour sa part, le fameux Hamad Kabbaj a posté sur sa page Facebook un message dans lequel, il considère que l’initiative des autorités est un pas dicté par des milieux occultes qui se sont déjà illustrés lors de la scandaleuse manifestation de Casablanca contre l’obscurantisme.
L’activiste salafiste Hasnâa Moussaid n’est pas en reste. Elle déclare que cette décision viole la liberté individuelle, d’autant plus que la Burqa ne porte aucune atteinte aux personnes. Pour elle, cet habit est comme le Hayk marocain porté par les femmes marocaines depuis des siècles et qui exprime l’appartenance à la culture musulmane.
Hasnaâ Moussaid se dit opposée à la tendance d’uniformisation des habitudes vestimentaires des Marocains et qu’elle ne permettra pas qu’on lui dicte son style vestimentaire.
Cependant, si ces salafistes dénoncent, ce qu’ils appellent les atteintes aux libertés individuelles et aux droits de l’homme sur ce sujet, ils feraient mieux aussi de dénoncer les atteintes systématiques à ces mêmes droits de la part de leurs homologues de Daesh ou de Talibans qui, pour un écart de conduite aussi banal soit-il, comme fumer une cigarette par exemple, porter une barbe plus longue que prévu par le règlement ou détenir une carte SIM, n’hésitent pas à condamner sévèrement les « coupables ». Les droit de l’Homme ne sont-ils pas indivisibles!
T.J.